Le gouvernement a annoncé la fermeture totale des bars dans la métropole d'Aix-Marseille. 1:29
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Stéphane Frangy avec Elise Denjean, édité par Antoine Terrel , modifié à
A Marseille, où le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé la fermeture des bars et restaurants pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, les professionnels du secteur sont en colère, ne comprenant pas que leurs établissements soient les seuls concernés par les restrictions. Et craignent pour leur avenir. 
REPORTAGE

L'annonce a été qualifiée de "punition collective" par les élus marseillais. Face au rebond de l'épidémie de coronavirus, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé mercredi une nouvelle batterie de mesures, dont la fermeture des bars et restaurants dans la métropole d'Aix-Marseille. Un nouveau coup dur pour les professionnels du secteur, qui doutent des aides promises. Mais aussi de l'objectif annoncé que ces restrictions ne durent pas plus de deux semaines.

Derrière le comptoir de son bar-tabac, Jacques fait part de sa colère et de son amertume. "C'est une justice à deux vitesses", s'indigne-t-il, choqué que les restaurants et les bars soient les seuls établissements concernés par les restrictions. "Le virus ne circule pas dans les centres commerciaux, dans les salons de coiffure. Le virus n'y circule pas, il y est interdit d'accès... Il ne circule que dans les bars et restaurants", ironise-t-il. Et de conclure : "Tout ça, ce n'est que du bidon". 

"Ça va déplacer le problème"

De son côté, Djamila, gérante d'un bar-restaurant, estime que ces mesures vont être contre-productives. "Si les gens veulent se réunir d'une façon ou d'une autre, ils iront dans les supermarchés acheter de l'alcool, et on va faire courir encore plus de risques parce qu'on aura aucune surveillance", estime-t-elle. 

Un avis que partage Hubert Jan, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, pour qui les gens, en ne venant plus dans les bars, "vont déplacer le problème d'un endroit où il y a des protocoles - chez nous -, à des endroits où il n'y a pas de protocole". "Ça va être la fête à neuneu, il va se passer des choses et ça va encore compliquer le problème", craint-il encore. 

La crainte des faillites

Hubert Jan est particulièrement inquiet pour l'avenir des établissements fermés. "On achève des entreprises qui n'en avaient pas besoin. Celles qui étaient hyper fragiles, aujourd'hui, ça va les achever. C'est terrible."  Patron d'un petit troquet de quartier depuis 47 ans, Paulo pourrait effectivement bientôt mettre la clé sous la porte. "C'est peut-être le coup de grâce", confesse-t-il, confiant avoir "perdu 70%" de sa clientèle. "Si ça continue comme ça, je vais rendre les clés."