Les policiers n'hésiteront plus à délivrer une amende de 135 euros si un voyageur se déplace sans attestation. 1:28
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Gwladys Laffitte, édité par Océane Herrero , modifié à
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé aux préfets de renforcer les sanctions pour non-respect du confinement, mettant fin à une période de relative tolérance et de pédagogie de la part des forces de l'ordre. Gare du Nord à Paris, certains voyageurs reconnaissent un certain relâchement.
REPORTAGE

Jean Castex doit prendre la parole jeudi, après un Conseil de défense, pour faire évoluer les mesures sanitaires mises en place pour freiner l'épidémie de coronavirus. Le temps n'est pas au relâchement : le Premier ministre devrait annoncer un nouveau tour de vis, que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a anticipé. Celui-ci a en effet demandé aux préfets, sur le terrain, de renforcer le contrôle et les sanctions de ceux qui ne respecteraient pas le confinement. Une nouvelle sévérité qui s'observe déjà Gard du Nord, à Paris.

Des voyageurs moins vigilants

"Vous avez votre attestation pour circuler pour pendant le confinement, s'il vous plaît ?" interroge un agent sur le parvis de la gare. Près de quatre-vingt policiers et gendarmes patrouillent autour de la Gare du Nord pour s'assurer du respect du confinement. Eux qui avaient été enjoints à faire preuve de tolérance et de pédagogie doivent maintenant être plus stricts. Si un voyageur se déplace sans son masque ou sans attestation, le couperet tombe : 135 euros d'amende.

C'est ainsi la sanction que reçoit un passager qui n'a pas préparé d'attestation de déplacement. "J'en ai fait une ce matin", soupire-t-il, désabusé. "J'en fais toutes les cinq minutes." Sauf, malheureusement, au moment de ce contrôle de police. "Franchement, je sais, je n'ai pas d'excuses", conclut-il. Les forces de l'ordre préviennent : il va falloir s'y réhabituer. "Ce type de contrôles, vous allez en avoir en gare, mais aussi en rentrant à votre domicile", indique ainsi un agent.

Darmanin veut des contrôles "visibles"

Finie donc la tolérance face aux oublis d'attestations, place à la fermeté  sur demande du ministre de l'Intérieur. "On décide ce type d'opérations d'ampleur puisqu'on a constaté aussi une accélération de l'épidémie", explique le commissaire Alain Chastrusse. "Du coup, on est obligé de contrôler plus pour s'assurer que les gens respectent bien des consignes."

Dans sa lettre aux préfets, Gérald Darmanin insiste en outre sur la nécessité que les contrôles soient "visibles". Une manière de marquer les esprits et de faire savoir que la période d'indulgence est terminée.