Un nouveau couvre-feu s'appliquera à partir du 15 décembre, y compris le soir du réveillon du jour de l'An. 1:30
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Hélène Terzian, Jean-Jacques Héry
Le nouvel An concentre "tous les ingrédients d'un rebond épidémique", a dit le premier ministre jeudi, qui a annoncé un couvre-feu, même le soir du 31, de 20h à 6h du matin. Europe 1 a suivi ces annonces avec deux étudiantes de la Cité Universitaire à Paris et un étudiant en commerce, pas très enthousiastes à l'idée de passer un réveillon seuls. 

Blotties dans le coin du canapé de la salle commune, devant leur écran d'ordinateur, Gaelle et Alice entendent ce qu'elles redoutaient. "Nous rétablirons un couvre-feu", a annoncé Jean Castex jeudi soir. Le déconfinement du 15 décembre sera plus restrictif que prévu en raison de l'épidémie. Non seulement le couvre-feu se fera de 20h à 6h, mais contrairement à Noël, il s'appliquera aussi le 31 décembre, ce qui sous-entend "pas de fête de nouvel An". Une annonce qui sonne comme un coup dur pour ces deux étudiantes en médecine qui attendaient cette soirée pour souffler.

"Le couvre-feu à 20h, c'est un peu rude... J'aurais préféré qu'ils inversent : qu'on n'ait pas de dérogation pour le 24 mais qu'on puisse sortir pour le nouvel An", témoignent-elles au micro d'Europe 1. "On traverse une période compliquée, surtout en tant qu'étudiant avec nos cours en ligne. On avait l'espoir d'enfin tirer un trait sur 2020 !" déplorent les jeunes filles. 

"Tout le monde va rester ici"

Il faudra donc oublier la soirée endiablée avec les étudiants de la cité U, mais Alice ne peut se résoudre à passer en 2021 seule dans sa chambre. "C'est déjà trop lourd psychologiquement. Du coup je ne sais pas, s'il suffit de rejoindre la maison de ses amis avant 20h et d'en repartir après 6h du matin, ça ne va choquer personne pour le nouvel An, je crois", poursuit Alice. "Evidemment, on rejette les grosses soirées, mais si c'est l'occasion de rejoindre cinq personnes pendant une nuit, ça ne me dérangerait pas de le faire."

Se réunir quand même, mais rester sur place - non pas parce que l'on a trop bu, mais parce que l'on n'a pas le droit d'être dans la rue -, ce sera donc la solution adoptée par certains, ce que confirme Matis, 24 ans et étudiant en commerce, qui prévoyait une soirée dans son appartement de 60 mètres carrés. "On a prévu d'être cinq à six personnes. La solution est simple : tout le monde va rester ici. De toute façon, à 6h du matin, au nouvel An, on ne va pas forcément dormir à cette heure-là [...] En plus avec cette année qui a déjà été compliquée, je ne me vois pas passer un nouvel An tout seul".

Gaëlle, quant à elle, envisage de contourner la restriction en retournant plus vite que prévu à Londres où elle étudie cette année, en espérant y passer une soirée sans couvre-feu.

Pas plus de risque qu'ailleurs ?

Et quand Jean Castex explique que la soirée du réveillon concentre "tous les ingrédients d'un rebond épidémique" ? Pas plus que d'autres situations, répond Matis : "Dans les espaces de consommation, Zara, H&M, quand on voit le monde qu'il y a..."

Quant aux distances sociales, elles ne seront pas respectées : "Non, pas du tout. Une soirée comme ça, on ne fait pas attention, ce serait mentir..." Et le lendemain matin, ses invités repartiront et commenceront la nouvelle année comme la précédente s'était terminée : sans attestation, mais avec un masque sur le nez.