Labellisation des médias : la polémique enflamme l’Assemblée nationale
Quelques jours après la déclaration d'Emmanuel Macron se disant pour une labellisation des médias, la droite républicaine a fustigé une perspective qu'elle juge inutile, quand Rachida Dati, ministre de la Culture, a défendu un label "par et pour des journalistes".
C’est un sujet qui enflamme l’Assemblée nationale. Une vidéo publiée il y a deux jours sur le compte X de l’Elysée, dans laquelle le Château met en cause CNews, Pascal Praud ou encore Philippe de Villiers, ne cesse de faire polémique.
Cette dernière intervient après une déclaration d’Emmanuel Macron, dans laquelle le chef de l’Etat se dit pour la labellisation des médias…et ce contre l’avis d’une partie de la classe politique, à commencer par la droite républicaine.
La gauche pas convaincue non plus
"Dans notre démocratie il y a déjà une loi qui encadre, qui protège, qui limite la liberté de la presse, celle de juillet 1881. La meilleure protection de la liberté de la presse, c’est la liberté de la presse elle-même, et il faut faire confiance aux journalistes pour établir toutes les vérités", avance Jean Didier Berger, député LR des Hauts-de-Seine.
Même son de cloche chez le député ciottiste Matthieu Bloch, qui dénonce une croisade ayant pour seul but de dissimuler le bilan d’Emmanuel Macron. "La macronie en déliquescence cherche aujourd’hui, par un label officiel, à obtenir l’image que les faits ne lui ont jamais accordée. Sommes-nous prêts à recréer une version française du ministère de la Vérité décrit par Georges Orwell il y a 75 ans ?", s'interroge ce dernier.
D'autant plus qu'à gauche, l’idée ne convainc pas plus. "Faut-il confier à des experts le soin de dire quels médias seront bons ou mauvais ? Le risque est évident : nous préférons faire confiance aux journalistes face à leurs actionnaires pour protéger leur déontologie. Ou en est le projet de loi sur les états généraux de l’information ?", ajoute Sophie Taillé Pollian, députée écologiste et membre de la commission d’enquête sur la neutralité de l’audiovisuel public.
Face à un hémicycle bruyant, Rachida Dati défend notamment un label "par et pour des journalistes", officiellement pour lutter contre les effets néfastes des réseaux sociaux ou les ingérences étrangères.