Labellisation des médias : en Conseil des ministres, Emmanuel Macron s’efforce de dissiper le flou autour de son projet
Alors que son projet de labellisation des médias déclenche une vague d’oppositions, Emmanuel Macron s’est défendu ce mardi 2 décembre en Conseil des ministres.<br />
AFP
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© Edouard Monfrais-Albertini / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Alors que son projet de labellisation des médias déclenche une vague d’oppositions, Emmanuel Macron s’est défendu ce mardi 2 décembre en Conseil des ministres. Le gouvernement assure qu’il n’est pas question d’un "label d’État" ni d’un "ministère de la vérité", mais les explications peinent à calmer les inquiétudes.
Le projet de labellisation des médias avancé par Emmanuel Macron rencontre des oppositions. Ce lundi 1er décembre 2025, Emmanuel Macron tente de se défendre au travers d'une vidéo, attaquant notamment Europe 1 et CNews, et s'est exprimé sur le sujet ce mardi 2 décembre matin, dès le début du Conseil des ministres.
L'exécutif veut reprendre la main alors que la polémique enfle. Il n'est pas question d'un label d'État concernant la presse, ni d'un ministère de la vérité, souligne la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon.
"La réponse du président de la République a été claire, et il l'a redit ce (mardi) matin lors du Conseil des ministres. Ces initiatives prises encore une fois par des groupes de presse ne sont pas absurdes, mais n'ont en aucun cas vocation à être portées par le gouvernement. Donc non, le gouvernement ne va pas créer tel ou tel label destiné à la presse. Il n'a jamais été dit l'inverse, il n'y a pas de ministère de la vérité", détaille-t-elle.
Une ligne dangereuse selon ses opposants
Maud Bregeon insiste qu'il n'appartient pas à l'exécutif de se prononcer sur l'organisation de la presse. Il n'en demeure pas moins que le 19 novembre face au lecteur de La Voix du Nord, à Arras, le président a dit vouloir tout faire pour que soit mis en place un label professionnel pour les réseaux sociaux et sites d'information, afin de souligner qu'ils sont dignes de confiance et lutter contre la désinformation.
Pour Emmanuel Macron, ce pourrait être Reporters sans frontières qui pousse ce fameux label, une situation qui alimente les critiques, d’autant que l’Arcom a récemment discrédité une étude de l’ONG mettant en cause le manque de pluralisme de CNews.
Et même si dans son esprit, ce n'est pas l'État qui sera amené à décider de la vérité, il est donc à ses yeux pertinent de dessiner une frontière entre médias sérieux et réseaux douteux. Une ligne dangereuse selon ses opposants qui redoutent qu'en prétendant protéger la démocratie, le pouvoir ne s'arroge en réalité un droit de regard inédit sur le champ de l'information.