Vaccins anti-Covid : l'Union européenne "prête à discuter" d'une levée des brevets

Les États-Unis se sont dits favorables à la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid mercredi.
Les États-Unis se sont dits favorables à la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid mercredi. © Kenzo TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
L'Union européenne a dit jeudi être "prête à discuter" d'une levée des brevets sur les vaccins anti-Covid, après l'annonce des États-Unis qui ont déclaré être favorables à cette option. Cette levée des protections de propriété intellectuelle pourrait accélérer la production et la distribution des vaccins dans le monde.

L'UE est "prête à discuter" de la proposition américaine pour lever les protections de propriété intellectuelle sur les vaccins contre le Covid, afin d'en accélérer la production et la distribution, a déclaré jeudi la présidente de la Commission européenne. "L'UE est prête à discuter de toute proposition qui s'attaquerait à la crise de façon efficace et pragmatique. Nous sommes prêts à discuter de la façon dont la proposition américaine peut permettre d'atteindre cet objectif", a assuré Ursula von der Leyen.

Von der Leyen exhorte les pays hors de l'UE à exporter leurs doses

Dans un discours en visioconférence à l'Institut universitaire européen de Florence (Italie), l'Allemande a cependant rappelé que l'UE était pour l'heure "le principal exportateur de vaccins du monde" et a appelé les autres pays producteurs à lever leurs restrictions pour exporter leurs doses. L'administration du président américain Joe Biden avait annoncé mercredi soutenir la levée des brevets sur les vaccins, précisant que Washington participait "activement" aux négociations menées en ce sens à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Une levée temporaire des brevets est notamment réclamée par l'Inde et l'Afrique du Sud pour pouvoir accélérer la production, mais certains pays, dont la France, y sont farouchement opposés. Jusqu'à présent, l'UE ne se disait pas favorable, arguant que cette solution prendrait du temps, faute de moyens de production immédiatement mobilisables. Mais Bruxelles avait semblé récemment entrouvrir la porte.

L'UE, "pharmacie du monde"

"Un transfert de brevet verrait la production démarrer d'ici un an à 14 mois (...) L'an prochain, lorsqu'on aura réussi à augmenter la production de nos usines, pourra se poser cette question", indiquait lundi Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur. Pour autant, "dans l'immédiat, nous appelons tous les producteurs de vaccins à autoriser l'exportation et à éviter toutes les restrictions susceptibles de perturber les chaînes d'approvisionnement" pharmaceutiques, a insisté Ursula von der Leyen jeudi.

Une pique au Royaume-Uni, qui de facto n'a exporté aucune dose fabriquée sur son sol, et surtout aux Etats-Unis, où une décision présidentielle bloque strictement l'exportation des vaccins et restreint celle des composants vaccinaux. A l'inverse, "l'UE exporte vers plus de 90 pays", du Japon à la Colombie en passant par le Mexique, ce qui en fait "la pharmacie du monde" et "la seule région démocratique à exporter à large échelle", a-t-elle indiqué.

"Plus de 200 millions de doses produites en Europe ont été exportée, soit autant de vaccins que l'UE n'en a fourni à ses propres citoyens", a souligné la présidente de la Commission. Ursula von der Leyen a vanté "le succès" des campagnes de vaccination des Vingt-Sept, avec "plus de 3 millions d'Européens vaccinés chaque jour". L'UE projette d'avoir vacciné 70% de sa population adulte d'ici fin juillet.