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Xavier Yvon avec Margaux Baralon , modifié à
Donald Trump s'est dit mardi réticent à appliquer les mesures de confinement préconisées par les experts sanitaires face à l'épidémie de coronavirus. Le président américain estime plus important de sauver l'économie, quitte à sacrifier les populations les plus fragiles. Et il n'est pas le seul à le penser aux Etats-Unis...

"On peut détruire un pays en le fermant de cette façon. Le remède ne peut pas être pire que le mal." Mardi, Donald Trump n'a pas fait mystère de son manque d'engouement pour les mesures de confinement visant à lutter contre le coronavirus. Le président américain, frustré des recommandations des experts de santé, ne compte pas mettre les États-Unis à l'arrêt. "On va perdre plus de monde si on plonge dans une énorme récession", a-t-il estimé. Ce faisant, Donald Trump a relancé un débat Outre-Atlantique : vaut-il mieux sacrifier les populations à risque ou l'économie ? 

"Prêt à prendre le risque d'y passer"

"Nous allons rouvrir assez rapidement", d'ici au 12 avril, a promis le président, qui a bel et bien choisi son camp. D'autres conservateurs sont d'accord avec lui. "Retournons au travail", a ainsi asséné lundi le lieutenant-gouverneur du Texas, Dan Patrick. "Et les plus de 70 ans comme moi, on va se débrouiller. Est-ce qu'on n'est pas prêt à prendre le risque d'y passer pour garder l'Amérique telle qu'on l'aime pour nos enfants et nos petits-enfants ? Il y a des tas de grands-parents comme moi qui ne veulent pas qu'on sacrifie le pays tout entier."

"Ma mère n'est pas jetable"

Le gouverneur de New York lui a adressé une réponse cinglante : "Ma mère n'est pas jetable. Nous ne voulons pas sacrifier 1 ou 2% des New Yorkais." Andrew Cuomo, à la tête de l'État le plus touché par le coronavirus, propose d'autres solutions pour redémarrer l'économie, comme organiser l'isolement total des plus vulnérables et laisser ressortir les autres petit à petit.

Barbara Ferrer, directrice de la santé publique du comté de Lancaster, près de Los Angeles, a également répondu à Donald Trump à demi-mot, mardi après-midi, après le décès d'un jeune âgé de moins de 18 ans. "Le Covid-19 ne fait aucune différence d'âge, de race ou de richesse", a-t-elle déclaré, appelant à "prendre au sérieux les consignes de distanciation sociale" et à "respecter les ordres d'isolement et de quarantaine."

Pour l'instant, le coronavirus a entraîné la mort de 674 personnes et infecté plus de 51.000 individus aux Etats-Unis, selon le comptage de l'université John Hopkins. Des chiffres qui augmentent de façon exponentielle, alors que les mesures de confinement sont laissées à la discrétion des États, et ne concernent qu'un tiers des Américains.