Entre 400 et 500 millions de dollars par an. C'est le trou dans le budget de l'OMS que va faire Donald Trump en suspendant la contribution américaine à l'Organisation mondiale de la Santé. L'institution est coupable à ses yeux d'avoir commis de nombreuses "erreurs" sur le coronavirus et d'être trop proche de la Chine. Mais lui faire perdre 15% de son financement ne sera pas sans conséquences.
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Un risque politique
S'il est encore difficile à estimer, car le président américain n'a pas donné la date officielle de l'entrée en vigueur de la suspension, l'impact de cette décision pourrait être important, notamment pour les pays les plus pauvres. Mais à ce stade, cette annonce constitue surtout un risque politique. "Ça pourrait donner le mauvais exemple à d'autres pays, notamment ceux dirigés par des isolationnistes, voire des populistes, comme le Brésil", estime au micro d'Europe 1 Frédéric Bizard, économiste de la Santé.
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La légitimité de l'OMS en jeu
Cette perte de financement, couplée au "constat que l'OMS a été trop suiveuse des informations chinoises, fait que l'institution est en grande difficulté", avance le spécialiste. De fait, l'OMS est pointée du doigt parce qu'elle n'a pas remis en cause les données fournies par la Chine, alors que Pékin est accusé d'avoir menti sur le nombre réel de morts à Wuhan, l'épicentre de la pandémie.
L'enjeu est donc aussi le crédit, la légitimité et la force de frappe de l'OMS. La décision américaine pourrait être également l'occasion, selon certains experts, de réformer l'institution en lui donnant des pouvoirs de sanctions et plus d'indépendance vis-à-vis des États membres.