À la City de Londres, les affaires continuent malgré la mort d'Elizabeth II. 1:29
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Thibaud Hue (à Londres), édité par Ophélie Artaud
Alors que des milliers de Britanniques pleurent la disparition de leur monarque, dans le quartier financier de la capitale, le business a pris le pas sur l'émotion. Pour les travailleurs qu'Europe 1 a rencontrés, la vie et surtout le travail continuent, d'autant plus que la mort de la reine n'a pas eu de conséquences sur les marchés financiers.

Toujours cette même image impressionnante. Comme un fleuve silencieux, des milliers de Britanniques prennent leur mal en patience pour se recueillir devant le cercueil de la reine. La file d'attente s'étend sur plusieurs kilomètres. Mais alors que le centre de Londres pleure Elizabeth II, dans le quartier des affaires, business is business. À la City, les affaires continuent. Pas le temps de verser une larme.

"La vie doit continuer"

 

Ni gerbes de fleurs, ni larme. Des mallettes et des costumes tirés à quatre épingles, loin de la ferveur de Westminster, en plein cœur du quartier d'affaires de Londres. Le business ne laisse pas de place à l'émotion. Depuis la mort de la reine, ici, c'est comme si rien ne s'était passé, assure Daniel, comptable. "Ici, à la City, c'est plutôt normal. Il y a juste le lundi férié, mais c'est tout. La vie doit continuer. On ne peut pas prendre dix jours de pause, un jour seulement pour les funérailles et ça ira. Tout doit rester normal."

 

Dans le bureau de Sam, courtier dans une banque, pas de photos d'Elizabeth II ou d'hommages rendus. Et ce jeune Londonien, cravate rouge et cheveux blonds, vient travailler aussi sereinement que d'habitude. L'annonce du décès n'a pas fait trembler les marchés financiers. "Ça n'a pas eu d'impact, ce n'est rien du tout après ce qu'on a vécu avec le Covid ces deux dernières années. La monarchie, c'est à part. Si le gouvernement se disloquait, il y aurait de grosses conséquences ici. La monarchie, on aime la voir, mais c'est surtout une attraction touristique."

Et les touristes seront d'ailleurs très nombreux lundi prochain pour les funérailles. Plusieurs millions. Pendant que la plupart des employés de la City se reposeront chez eux, comme Julie. "Je n'ai pas envie de me joindre à ça. Je suivrai depuis mon canapé", assure-t-elle.