En Allemagne, le ras-le-bol commence à se faire sentir, notamment concernant l'école. 1:23
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Hélène Kohl, édité par Séverine Mermilliod
Malgré une très forte baisse des cas de covid-19 en quelques semaines en Allemagne, Angela Merkel a annoncé mercredi le maintien des restrictions en l'état, sans réouverture des commerces. Deux exceptions toutefois : celle des coiffeurs le 1er mars, et des établissements scolaires au cas par cas dès la semaine prochaine, que les parents attende avec hâte.
REPORTAGE

En Allemagne, malgré une baisse spectaculaire des cas en quelques semaines et une incidence à 68, pas de réouverture en vue pour les commerces. Les mesures actuelles sont prolongées à cause de l’apparition des virus mutants, a justifié la chancelière. "De ce fait, une troisième vague va avoir lieu et nous devons déjà la combattre. Entre maintenant et la mi-mars, nous avons une phase où il est vital de faire baisser notre incidence, et de rester très prudents." La Chancelière a même baissé l’objectif d’incidence de 50 à 35 cas pour 100.000 habitants, et alors seulement elle envisagera des assouplissements. Deux exceptions : les coiffeurs le 1er mars et les établissements scolaires que les régions pourront rouvrir très progressivement au cas par cas à partir de la semaine prochaine. Une situation difficile à vivre pour les Allemands.

"Il n'y a pas cours !"

Pour les familles, c’est déjà une perspective car après deux mois sans école, beaucoup ont jeté l’éponge. C'est le cas de Tina, qui a préféré emmener ses enfants faire de la luge mercredi. "La plateforme d’école en ligne est inaccessible depuis ce matin. Donc il n’y a pas cours !" Officiellement, les outils numériques permettent de suivre un enseignement pendant 6 à 8h par jour. La réalité est bien différente. Chez Sarah, 16 ans, il n’y a qu’un seul ordinateur pour toute la famille. "Je fais mes devoirs la nuit. A partir de 23h ou minuit, quand tout le monde dort", confie-t-elle.

"Très choquant"

Selon une étude, les trois quarts des élèves allemands n’ont aucun contact vidéo avec leurs enseignants. Alors comme Marie, beaucoup de parents qui doivent télétravailler en même temps se sentent abandonnés. "Bien sûr que je pourrais passer 12 heures assise avec mon fils à son bureau, et l'école à la maison ça serait fantastique. Mais ce n'est pas possible car j'ai un emploi ! L’aisance avec laquelle il a été décidé que l’enseignement et tout ce que cela implique, serait pris en charge par les parents est très choquante à mes yeux."

Pour faire face, le gouvernement allemand leur a accordé vingt jours de congés supplémentaires et une allocation de 150 euros par enfant.