Le Premier ministre Slovaque a donné une conférence de presse devant des caisses de vaccin Spoutnik. 1:24
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Isabelle Ory, édité par Margaux Lannuzel
Plusieurs membres de l'Union européenne sont désormais en lien direct avec des pays vendeurs de vaccins contre le Covid-19, qui ne figurent pas parmi les partenaires auprès de qui l'UE a réalisé des commandes groupées. Une démarche légale mais qui plonge dans l'embarras à Bruxelles...
DÉCRYPTAGE

La stratégie vaccinale européenne face au Covid-19 commence-t-elle à se fissurer ? De l'Autriche au Danemark en passant par la Pologne ou la République tchèque, plusieurs membres des 27 sont désormais en lien direct avec la Chine, la Russie ou Israël pour commander des doses… Hors des commandes groupées réalisées par l'Union Européenne. Après avoir ouvertement critiqué la lenteur de la stratégie commune, ils passent à l'action.

Viktor Orban a reçu le vaccin chinois devant les caméras

Dès mercredi, le chancelier autrichien et la première ministre danoise seront ainsi en Israël pour discuter d'un futur partenariat. De son côté, le premier ministre slovaque a donné une conférence de presse devant les premières caisses de Spoutnik livrées à son pays. Les Tchèques, eux, attendent leurs doses de ce même vaccin. Le chef du gouvernement Polonais a, pour sa part, appelé son homologue chinois pour faire affaires. Quant au Hongrois Viktor Orban, il s'est carrément fait injecter le sérum chinois de SinoPharm devant les caméras.

Et face à tout cela, la Commission européenne n'a d'autre choix que de serrer les dents : après tout, les Etats sont souverains et libres de leurs choix de santé. Mais une source bruxelloise confie à Europe 1 à quel point la situation lui est désagréable : "C'est un moment très compliqué pour nous". 

"C'est normal de jouer sur plusieurs tableaux"

Ces démarches "ne viennent pas du cœur du réacteur européen", préfère se rassurer un diplomate. France, Allemagne, Italie ou encore Espagne continuent en effet à serrer les rangs, même face à l'impatience de leurs opinions publiques. "C'est normal de jouer sur plusieurs tableaux, c'est de la politique", décrypte quant à lui un expert fataliste. 

À Bruxelles, les Européens rappellent aussi une chose : malgré les critiques, aucun des pays protestataires n'a renoncé aux doses commandées dans le cadre des contrats communs.