Près de deux milliards de doses de vaccin ont été précommandées par l'Union européenne. 1:41
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Isabelle Ory (depuis Bruxelles), édité par Jonathan Grelier avec AFP , modifié à
L'Union européenne a annoncé mardi avoir passé une commande de 160 millions de doses de vaccin contre le Covid-19 à l'entreprise américaine Moderna. Sur les deux milliards de doses précommandées pour le moment par l'UE, 15% seront attribuées à la France. Europe 1 vous explique pourquoi l'UE est en charge de négocier ces achats de vaccins.
DÉCRYPTAGE

Alors que le monde entier se prépare à lancer des campagnes de vaccination d'envergure contre le Covid-19, l'Union européenne a annoncé mardi la signature d'un contrat avec le laboratoire américain Moderna, l'un des plus avancés dans la conception d'un vaccin. À la clé, 160 millions de doses pour l'UE. Et une partie de ces vaccins sera très vraisemblablement utilisée en France, car c'est bien au nom de ses membres que l'UE négocie. Ainsi, quand la France précommande un vaccin, cela se fait dans le cadre des contrats conclus entre les laboratoires et Bruxelles. La démarche a plusieurs avantages.

Une force de frappe commerciale plus importante

Tout d'abord, cela évite une concurrence entre des pays voisins. De plus, avec un marché unique de 450 millions de personnes, la force de frappe commerciale européenne est beaucoup plus importante que dans une situation où les 27 marchés seraient séparés. Ensemble, les Européens se trouvent en position de force. Les prix des vaccins restent secrets. Mais selon l'agence de presse Reuters, les négociateurs européens auraient par exemple obtenu un meilleur tarif que les États-Unis concernant le vaccin de Pfizer et BioNTech.

L'Europe se félicite d'avoir, à ce jour, précommandé près de deux milliards de doses au total. "Une fois que le vaccin se sera avéré sûr et efficace, chaque État membre le recevra au même moment, au prorata de sa population et aux mêmes conditions. Nous sommes en train de mettre en place un des portefeuilles de vaccins les plus complets au monde", a salué la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen mardi.

Un potentiel de 300 millions de doses pour la France

Bruxelles a ainsi conclu six contrats, Moderna étant le dernier en date. Les autres ont été passés avec avec le groupe suédo-britannique AstraZeneca et l'américain Johnson & Johnson (jusqu'à 400 millions de doses auprès de chacun), le duo franco-britannique Sanofi-GSK (jusqu'à 300 millions de doses), le duo américano-germanique Pfizer-BioNTech (jusqu'à 300 millions de doses) et l'allemand CureVac (jusqu'à 405 millions de doses). Au prorata de sa population, la France peut réclamer 15% des doses achetées. Cela représente un potentiel de 300 millions de doses.

Les livraisons n'interviendront toutefois que quand ces vaccins auront prouvé qu'ils sont sûrs et efficaces. La distribution de tout vaccin sera notamment suspendue au feu vert du régulateur, l'Agence européenne des médicaments. L'UE a jusqu'ici évoqué "début 2021" pour la disponibilité des premières doses.