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Laetitia Drevet , modifié à
Les Etats-Unis sont frappés de plein fouet par la pandémie de coronavirus, enregistrant plus de 2.200 morts en 24 heures selon le dernier bilan. Les hôpitaux de New York, ville la plus durement touchée, sont submergés de patients, raconte Julien Cavanagh, neurologue franco-américain. 

10.000 morts, rien que dans la ville de New York. Les Etats-Unis sont frappés de plein fouet par la pandémie de coronavirus, représentant désormais le premier foyer de contamination dans le monde. Le dernier bilan fait état de plus de 2.200 morts en 24 heures à travers le pays. Des chiffres "apocalyptiques" mais encore "sous estimés", déplore Julien Cavanagh, ​neurologue et chef des internes de la Sumy, State University of New York, qui rassemblent trois hôpitaux. "On ne connaitra sans doute jamais le nombre de morts exact à New York", assure-t-il mercredi au micro d'Europe 1.

"Nos capacités commencent à être dépassées"

Les hôpitaux de la ville sont surchargés. "On met un point d'honneur à accueillir tout le monde, mais nos capacités commencent à être dépassées", affirme-t-il au micro d'Europe 1. L'établissement où il exerce a été entièrement reconfiguré ces dernières semaines. "Tous les étages sont désormais des étages Covid. Ça a pris toute la place", raconte Julien Cavanagh.

Dans les trois hôpitaux de la State University, les capacités de réanimation ont été multipliées par quatre, et des lits supplémentaires vont encore être ouverts. Partout dans les étages, résonnent par haut-parleur des "code 999", pour arrêt cardiaque, et "code 88", pour intubation. "Normalement, cela n'arrive qu'une à deux fois par jour. En ce moment, c'est plusieurs fois par heure..."

"Certains ne viennent pas à l'hôpital car ils ont peur de recevoir une facture"

La situation des personnes les plus modestes est particulièrement inquiétante. "Aux Etats-Unis, le Covid 19 est une maladie de la pauvreté, car celle-ci induit davantage de promiscuité et donc de transmission, mais aussi plus d'obésité, de diabète et d'hypertension artérielle", explique Julien Cavanagh. 

D'autant que les dispositifs américains d'accès aux soins sont "extrêmement compliqués", et découragent certains de consulter un médecin. "Des gens ne viennent pas à l'hôpital car ils ont peur de recevoir une facture. Ils ne sont pas au courant de tous les dispositifs de prise en charge qui existent..."