Le déconfinement a déjà débuté à Wuhan, foyer de l'épidémie mondiale de coronavirus. 1:37
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Thibaud Le Meneec, avec la rédaction d' , modifié à
Alors qu'Emmanuel Macron devrait annoncer un prolongement du confinement en France, plusieurs pays d'Europe et du monde ont entrepris une levée partielle des mesures drastiques destinées à lutter contre le coronavirus.

Ce n'est pas un secret : Emmanuel Macron devrait annoncer lundi soir, lors de sa quatrième allocution aux Français depuis l'éclatement de la crise du coronavirus, un prolongement du confinement pour encore plusieurs semaines. Deux, trois, quatre, voire davantage ? Un assouplissement ne devrait en tout cas pas être annoncé d'ici la fin du mois d'avril, alors que nous entamons ce lundi la cinquième semaine de confinement. Si le déconfinement n'est pas encore à l'ordre du jour chez nous, ce n'est pas le cas ailleurs dans le monde, où plusieurs pays également touchés ont amorcé la levée partielle des mesures drastiques pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Tour d'horizon.

# CEUX QUI ONT COMMENCE

La Chine, première à déconfiner. C'est de là qu'est partie l'épidémie mondiale, il y a plusieurs mois : à Wuhan, le déconfinement a été entrepris très progressivement depuis mercredi dernier, après 77 jours de confinement quasi-total. Pour autant, les habitants sont toujours incités à rester chez eux, les contrôles sanitaires restent poussés et les arrivées et sorties de cette mégapole sont surveillées. Dans le reste du pays, la reprise du travail est largement entamée.

Les règles déjà assouplies en République tchèque. En République tchèque, où les autorités estiment que le pays a dépassé le pire et réussi à arrêter une propagation incontrôlée du coronavirus, le gouvernement prépare "un retour progressif et sous contrôle à la vie normale". Des mesures prises pour lutter contre la maladie, comme le port du masque dans l'espace public, ont déjà été assouplies : depuis une semaine, les habitants peuvent déjà retourner dans certains commerces, comme des magasins de bricolage.

Déconfinement prudent en Autriche et au Danemark. À partir de mardi, "l'Autriche passe en mode résurrection", explique le magazine 24 : dans ce pays qui n'a compté que 300 morts dans la maladie, soit sept fois moins que la France en proportion, tout va se faire très progressivement. D'abord, les parcs et certains commerces, comme les jardineries, vont rouvrir. Mais les masques seront obligatoires partout. Dans les écoles, le retour à la normale n'est pas prévu d'ici un mois. Ce week-end, le chancelier Sebastien Kurz a pris la parole pour inciter la population à se montrer responsable et raisonnable, malgré l'assouplissement des mesures car "ce virus va nous accompagner encore plusieurs mois". Mercredi, ce sera au tour du Danemark de rouvrir les crèches et les écoles, mais ni les collèges ni les lycées.

# CEUX QUI L'ENVISAGENT PROCHAINEMENT

Le 4 mai comme horizon en Italie. Le pays le plus touché d'Europe connaît désormais la date du début de son déconfinement : le lundi 4 mai. "Il ne faut pas s'attendre à un retour à la normalité", prévient pourtant Libero. Le gouvernement a prévu toute une série de règles strictes : masques obligatoires, distance d'un mètre, pas plus d'une personne à la fois dans les petites boutiques, personne debout dans les transports en commun. Après deux mois de confinement, la reprise sera donc longue et graduelle. Le premier test a lieu dès mardi : les librairies, les magasins pour bébés et plusieurs industries sont autorisées à ouvrir. Mais il faudra attendre encore de nombreuses semaines avant de voir des Italiens retourner chez le coiffeurs, dans les bars et les restaurants.

L'Allemagne se prépare "par étapes". L'Allemagne se prépare à lever progressivement les restrictions, profitant d'une situation moins dramatique que dans d'autres pays européens. Dans ses très attendues recommandations publiées lundi, l'Académie nationale des Sciences Leopoldina a prôné un retour "par étapes" à la normale si notamment les chiffres des nouvelles contaminations "se stabilisent à un bas niveau" et si "les mesures d'hygiène sont maintenues". Or, c'est sur la base des conclusions de cette institution que la chancelière Angela Merkel doit décider mercredi, avec les chefs des seize États régionaux, de la suite des mesures de confinement lancées à la mi-mars et prévues en l'état jusqu'au 19 avril.

La Suisse mise sur un assouplissement d'ici fin avril. En Suisse, la présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, considère que "les premiers assouplissements devraient pouvoir se produire déjà avant fin avril", avec comme condition préalable qu'il n'y ait plus d'augmentation des contaminations. Les mesures actuelles, qui comprennent l'interdiction des rassemblements de plus de 5 personnes, la fermeture des frontières ou des commerces non essentiels ont été prolongées jusqu’au 26 avril, mais "avant la fin du mois, les mesures seront progressivement assouplies avec toute la prudence qui s'impose", affirme la présidente de la Confédération.

# CEUX QUI ASSOUPLISSENT LEURS MESURES

L'Espagne reprend partiellement le travail. Le pays le plus endeuillé d'Europe après l'Italie, autorise à partir de ce lundi une reprise partielle du travail, après deux semaines d'"hibernation" où toutes les activités économiques non essentielles étaient à l'arrêt. Dans les gares, la police et des volontaires ont commencé à distribuer dix millions de masques pour les employés, essentiellement ceux de l'industrie et de la construction, qui ont repris le travail lundi. Le confinement général imposé depuis le 14 mars reste toutefois en vigueur.

L'Iran rouvre les entreprises "à faible risque". Le pays le plus frappé par le virus au Proche et Moyen-Orient n'a jamais officiellement instauré de confinement mais a mis en place progressivement des restrictions en fermant écoles, universités, mosquées, lieux de culte, cinémas, centres culturels, stades et autres lieux de regroupement. Le président Hassan Rohani a annoncé le 5 avril la réouverture des entreprises "à faible risque" de propagation du virus dans le but de protéger l'économie frappée par les sanctions américaines. Cette décision, entrée en vigueur samedi dans les provinces,  devrait être mise en oeuvre à partir du 18 avril dans la capitale.

La Suède ne change rien. Dans le pays scandinave, le confinement n'est pas d'actualité. Le gouvernement appelle cependant chacun à "prendre [ses] responsabilités" et à suivre les recommandations des autorités sanitaires telle que la distanciation sociale et demande à toute personne présentant des symptômes à rester chez elle. Parmi les mesures les plus strictes jusqu'à présent figurent l'interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes et celle des visites dans les maisons de retraite. Mais les écoles primaires, les magasins, les cafés, les restaurants et les bars restent ouverts.