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Une exposition fait polémique à New York

Le monde dans votre radio

7 décembre 2017

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

Des œuvres d'art signées par huit détenus de Guantanamo sont actuellement exposées à New York. Mais les œuvres réalisées au sein de la prison ne doivent normalement pas en sortir.


Notre première histoire démarre sur une exposition d'art, qui a lieu en ce moment à New York et qui fait entrer le spectateur dans un monde plutôt fermé et inconnu puisque les artistes exposés sont des détenus de Guantanamo !

Ce sont 36 peintures, dessins ou sculptures signés par huit détenus de cette prison américaine perdue dans une baie de Cuba. L’expo a lieu dans une université de droit criminel de Manhattan, elle s’appelle "Ode à la Mer" et dure jusque fin janvier. Et c’est la première fois, donc, que le grand public peut voir les travaux de ces hommes, tous détenus sans procès à Guantanamo, souvent à l’isolement pendant des années. Et c’est justement pour essayer de faire baisser les tensions entre prisonniers ou avec les gardiens qu’il y a plus de huit ans, des cours d’art ont été proposés au sein de la prison. Ils ont eu beaucoup de succès, c’est finalement leur seul moyen d’expression. Il s’agit surtout de paysages, car il est interdit de montrer la vie à Guantanamo.

Mais alors quel est le problème avec cette exposition ? Parce qu’il y a une polémique née il y a quelques jours…

Oui parce le Pentagone (donc le ministère de la Défense), a décidé d’un coup, mi-novembre, que désormais plus aucune œuvre ne sortirait de Guantanamo : il considère qu’elles sont toutes "propriété du gouvernement américain". A certains détenus sur place, il a même été dit que ceux d’entre qui seraient libérés ne pourraient pas emporter leur travail (comme c’était le cas jusque-là) : tout serait brûlé ! Ça a provoqué un tollé évidemment : la commissaire de l’exposition a lancé une pétition, soulignant que "brûler des œuvres d’art était digne de régimes fascistes et terroristes, pas du peuple américain". Des avocats se demandent avec ironie "qui va détruire des œuvres d’art le plus rapidement : Daech ou le Département d’Etat ?" Finalement le commandement de Guantanamo a précisé que les œuvres seraient archivées et non détruites.

Mais ces tableaux, dessins, etc étaient sortis légalement de la prison ?

Bien-sûr ! Ils étaient parfois récupérés par les familles ou les avocats. C’est la Croix Rouge qui gérait le transfert, après un contrôle minutieux pour vérifier qu’un dessin ou une peinture ne contenait pas de message codé. C’était tellement "normal" qu’un formulaire spécifique avait même été créé, avec un numéro de suivi. Donc aujourd’hui, les avocats dénoncent la volonté de l’administration américaine de vouloir rendre invisible cet art, pour qu’il n’existe pas, et que finalement l’humanité des détenus n’existe pas non plus.

Notre deuxième histoire nous fait décoller pour la Thaïlande où le gouvernement déclare la guerre aux moines délinquants ! On retrouve Carol Isoux à Bangkok. Les moines sont près de 300.000 dans le royaume mais ce ne sont pas tous des saint hommes !

Non, loin de là, le gouvernement a publié une liste de 95 noms de moines considérés comme criminels et il les a même classés en quatre catégories. Les délinquants sexuels d’abord : aujourd’hui la parole commence à se libérer en Thaïlande sur ces moines qui abusent des enfants. C’est d’autant plus grave que dans beaucoup de zones rurales, l’école du temple est la seule option qui existe. Autre catégorie, ceux qui prétendent avoir des pouvoirs surnaturels pour extorquer de l’argent, en vendant des amulettes magiques par exemple, ce qui permet à certains moines d’accumuler des fortunes considérables. La liste concerne aussi les moines qui se travestissent et dont certains se prostituent. Ça peut sembler étonnant mais c’est un cas de figure relativement courant surtout dans les campagnes. Enfin les moines dits politiques, c’est-à-dire ceux qui ont accumulé une influence telle que le gouvernement militaire les considère comme dangereux.

On a souvent, ici, une image idyllique et simpliste des bouddhistes. Mais en fait on peut dire qu’il y a une crise de confiance entre le public et le clergé bouddhiste ?

Absolument, et même une crise de confiance majeure. D’autant qu’on a vu récemment des dossiers qui ont choqué l’opinion, comme celui du moine Nem Chattiko, accusé de trafic de drogue, de viol sur une adolescente de 14 ans, qui avait fini par agacer un peu les autorités en postant des vidéos de lui en robe safran et lunettes de soleil, à bord de son jet privé, comptant des liasses de billets. Ou alors celui du Vénérable Dhammachayo, accusé d’un détournement d’argent de près de 40 millions d’euros. Les soldats sont venus l’arrêter mais trop tard : il avait déjà fui par un tunnel creusé sous le temple. C’est vrai qu’avec tout ça, la fonction de moine a perdu un peu de son lustre.

En bref, avant de refermer ce journal du monde, une grève peu ordinaire : celle des agents secrets de Slovénie !

Grève "perlée", comme on dit : quelque 300 agents du renseignement slovène ont fait savoir qu’ils ne remplissaient plus que les tâches prioritaires. Ils demandent des hausses de salaires. Le meilleur, je trouve, c’est que le gouvernement a confirmé que cette grève avait bien lieu ! En se voulant rassurant, évidemment : "Toutes les tâches cruciales pour la sécurité nationale" seraient assurées.

La liste du "patrimoine immatériel de l’humanité" de l’Unesco vient de s’agrandir !

Patrimoine culturel immatériel : chaque année de nouveaux dossiers sont étudiés. Et cette fois, on retient notamment la validation de "l’art du pizzaïolo napolitain" et cette manière inimitable (sauf catastrophe), de faire tourner la pâte dans les airs pour lui faire prendre forme. Les 3.000 pizzaïolos de Naples ont bien fait la fête, dès hier soir.

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