En Corée du Nord, le Fonds mondial contre le Sida, la tuberculose et le paludisme a cessé son aide aux populations. En Italie, la dernière campagne de publicité de Benetton fait polémique.
Direction d’abord la Corée du Nord où les avancées spectaculaires de la paix entre Trump et Kim feraient presque oublier le quotidien des Coréens. Et la tuberculose, qui là-bas fait des ravages.
Oui et c’est une ONG basée à Séoul (donc au Sud), qui s’alarme. Une ONG qui va deux fois par an au nord pour soigner des patients atteints d’une forme multirésistante de la maladie. Aujourd’hui, elle craint une explosion de la tuberculose parce qu’à la fin du mois de juin, dans quelques jours, la majeure partie des malades n’auront plus accès aux médicaments. En février dernier, dans l’indifférence générale, le Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme a décidé d’arrêter son aide à la Corée du Nord pour la tuberculose et le paludisme. Entre 2010 et 2017 il avait fourni une aide à hauteur de 60 millions d’euros.
Mais pourquoi cet arrêt ?
Vous savez ce "Fonds mondial", c’est un partenariat original (et très efficace par ailleurs) entre les pouvoirs publics, la société civile (dont les ONG), le secteur privé (les grosses fondations par exemple, comme celle de Bill et Melinda Gates) et les malades. Et tous ensemble, ils collectent et répartissent 3 milliards et demi d’euros par an pour financer différents programmes. Mais pour que ça fonctionne, ils ont mis en place des règles très précises pour contrôler l’utilisation de ces fonds. Et en février le Fonds a estimé que la rigidité de la Corée du Nord ne leur permettait pas d’être sûr que leur aide était bien employée. Mais je crois surtout qu’il faut se rappeler le contexte à ce moment-là : en février Trump et Kim rivalisaient par tweets interposés sur la tailles de leurs boutons nucléaires. Et Pyongyang venait d’effectuer coup sur coup un essai nucléaire et un tir de missile balistique.
On sait peu de choses de la population la plus isolée du monde. C’est un gros problème la tuberculose, là-bas ?
C’est l’un des pays les plus touchés au monde. Jusqu’ici, malgré les soins, les médicaments, les subventions venus de l’extérieur, chaque année 100 000 nord-Coréens étaient touchés par cette maladie pulmonaire, très contagieuse et qui se transmet par voies aériennes, en toussant par exemple ou parfois même juste en parlant. Tous ces gens n’auront plus de traitement dans 2 semaines. Il est donc à craindre que le nombre de malade explose et que ce qui était jusqu’ici une "grave crise sanitaire" se transforme en épidémie. Avec de plus fortes résistances. Maintenant que Trump et Kim sont amis, ce serait bien que ce Fonds mondial (de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme) revienne sur sa décision.
En Italie, la marque Benetton connue pour ses pubs décapantes a remis ça. Cette fois en affichant le drame des migrants de l’Aquarius. Voilà ce qui s’appelle de l’opportunisme publicitaire.
Oui, ce sont des photos de presse qui ont été publiées ce week-end par Benetton dans 2 grands journaux italiens. La 1ère montre une file de cinq femmes africaines, bébés accrochés dans le dos aux côtés d’une bénévole de la Croix-Rouge. La seconde photo représente un bateau rempli de jeunes hommes. Un sauveteur est en train de leur distribuer des gilets oranges de SOS Méditerranée. Deux clichés estampillés de la mention verte et blanche "United Colors of Benetton". Ils ont été pris en Italie notamment lors d’une opération de sauvetage en mer, le 9 juin dernier, effectuée par le navire Aquarius.
C’est mal passé, j’imagine ?
Oui, et ça fait réagir tous les bords. C’est la Ligue, le parti d’extrême-droite qui a critiqué la première ces publicités. Son chef Matteo Salvini a relayé les images à ses 3 millions de fans sur Facebook avec cette phrase : "Suis-je le seul à trouver ça sordide ?" C’est lui, en tant que nouveau ministre de l’Intérieur, qui avait fermé les ports italiens à l’Aquarius il y a une douzaine de jours. Même condamnation, mais avec des motivations totalement inverses, de l’association SOS Méditerranée, qui a sauvé du naufrage des dizaines de milliers de migrants à bord de l’Aquarius. Elle dénonce l’utilisation de "la tragédie humaine qui se déroule en Méditerranée à des fins commerciales".
C’est le cas ou pas ?
Benetton s’en défend. Oliviero Toscani, le célèbre publicitaire italien qui est à l’origine de ces pubs, a estimé que "le fait qu'un négationniste" (il parle de Matteo Salvini) critique son travail lui donnait raison. Ce Toscani, vous savez, c’est lui déjà qui avait choqué dans les années 90, avec des campagnes montrant par exemples un malade du Sida mourant ou une religieuse embrassant un prêtre. C’était déjà pour la marque Benetton, qui revendique cette tradition de la provocation et de l’engagement pour se justifier aujourd’hui. Mais impossible pour le groupe de cacher qu’il a enregistré, en décembre dernier, le plus mauvais chiffre d’affaire de son histoire. Alors tant pis pour les critiques et les appels au boycott qui se multiplient sur internet : Benetton vient de s’offrir le gros coup de pub dont il avait besoin.
En bref, un petit coup de chapeau aux supporters japonais qui sont en Russie.
A l’issue du match, hier, entre le Japon et la Colombie, un supporter colombien n’en a pas cru ses yeux. Dans les travées du stade, les Japonais avaient tous un sac poubelle et ils ramassaient les canettes, les papiers gras, toutes sortes de cochonneries laissées dans les tribunes. Impressionnant ! Le Colombien a filmé et posté sa vidéo qui a vite fait le tour du monde. On espère quand même qu’après le grand nettoyage, les supporters japonais sont allés fêter la victoire leur équipe…