Un édito dans un journal proche du pouvoir a dénoncé un "spectacle scandaleux" en évoquant la comédie musicale Billy Elliot, accusée notamment de faire la promotion de l'homosexualité. Les 15 dernières représentations ont été annulées.
Direction la Hongrie, où Billy Elliot n’est pas le bienvenu. La comédie musicale a été déprogrammée de l’Opéra national après une campagne aux relents clairement homophobes !
Oui vous savez, Billy Elliot, c’est ce film britannique sorti en 2000 : l’histoire d’un garçon de 11 ans dans une petite ville minière du nord de l’Angleterre, qui délaisse la boxe pour la danse classique. Il affronte les préjugés et finit danseur étoile. Elton John en a tiré une comédie musicale, qui tourne depuis plus de dix ans dans le monde entier. Et donc, le spectacle était donné à Budapest, mais les 15 dernières représentations ont été purement annulées après qu’une polémique a enflé depuis le 1er juin, et la publication d’un édito au vitriol, dans un journal proche du pouvoir, dénonçant un "spectacle scandaleux" !
Qu’est ce que Billy Elliot a de "scandaleux" ? Pour qui a vu le spectacle ou le film, c’est assez mystérieux…
Pour l’auteure de cet édito, Billy Elliot troque les gants de boxe contre des chaussons de ballet, il danse plutôt avec les filles, dans une scène il enfile des habits de fille, le slogan de l’histoire, c’est "ose être toi-même"… Bref, la comédie musicale ferait la promotion de l’homosexualité. Inacceptable dans un contexte où le gouvernement veut inciter à la natalité car la population diminue en Hongrie. La Hongrie qui serait par ailleurs "menacée par une invasion étrangère". Le journal proteste contre le fait qu’un théâtre subventionné tente ainsi de marquer l’inconscient des jeunes enfants. D’autres ont suivi sur le même ton. Et le directeur de l’opéra, d’ailleurs plutôt proche du Premier ministre Victor Orban, a eu beau argumenter, demander avec ironie s’il fallait aussi interdire tous les ballets, et Mozart et le Lac de Cygnes puisque Tchaikowsky était gay. Puis finalement il a cédé, annulant 15 représentations.
Pourquoi ? Il a subi des pressions ?
Il prétend que les ventes de billets s’écroulaient. Mais un site indépendant d’information met en avant que le spectacle avait beaucoup de succès et que ces derniers jours encore, il était difficile de réserver des places. Donc, oui, la pression a dû être forte. Et au-delà de Billy Elliot, c’est une nouvelle offensive globale des conservateurs que subit le monde de la culture et de la recherche. Victor Orban a été confirmé par les urnes il y a deux mois alors ses partisans n’hésitent pas à mettre en avant le respect de la démocratie pour réclamer qu’on fasse enfin taire ceux qui ne pensent pas comme lui. Soit en leur coupant les subventions, soit en jouant de la discrimination publique : il y a une semaine, un autre journal porte-voix d’Orban publiait une liste de noms et de photos d’universitaires travaillant sur le thème du genre ou de l’homosexualité, leur reprochant de diffuser une idéologie contraire à la ligne du pouvoir en place.
Et puis l’Espagne fait face à ses fantômes depuis ce matin. Les fantômes du franquisme, en l'occurrence. Henry de Laguérie, vous êtes à Barcelone pour Europe 1. Le premier procès des "bébés volés" vient de s'ouvrir. Un médecin comparait pour avoir enlevé un enfant à sa mère, à la naissance, il y a presque 50 ans.
Oui les faits remontent à 1969. A sa naissance Inès Madrigal est arrachée à sa mère biologique par Eduardo Vela, un gynécologue de la clinique San Ramon de Madrid. L’homme assis aujourd’hui sur le banc des accusés falsifie l’acte de naissance du nourrisson et le donne à une femme qui ne peut pas avoir d’enfant. A l'époque, celle-ci simule une grossesse puis se déclare comme la mère biologique. Inès Madrigal n’apprendra qu’en 2010 qu’elle a été adoptée frauduleusement. En lisant un article sur le scandale des bébés volés, elle découvre que sa clinique natale était l’un des centres du trafic de nourrisson. Face au juge aujourd’hui, le médecin âgé de 85 ans s’est montré peu bavard. Il n’a pas le souvenir d’avoir signé des actes de naissance. L’homme risque jusqu’à 11 ans de prison.
Premier procès, ça veut dire qu'il y en a d'autres à suivre ?
C’est en tout cas ce que les associations espèrent, car ce trafic a commencé au début de la dictature de Franco en 1939. Avec la complicité de l’Eglise catholique, des bébés de parents républicains sont déclarés morts nés puis donnés à des couples stériles proches du régime. Au fil des années, dans un climat de répression morale, ce sont les femmes enceintes célibataires qui deviennent ensuite les principales victimes de cette pratique. Le trafic se poursuit jusqu’à la fin des années 80 pour des raisons économiques.
On sait combien d’enfants ont été victimes de ce trafic ?
Plusieurs dizaines de milliers de bébés ont été volés selon les associations. Pourtant malgré l'ampleur du scandale, dénoncé pour la première fois en 1982, aucune des 2.000 plaintes déposées n'avait abouti avant celle d’Ines Madrigal. Souvent les faits sont prescrits, les preuves manquent. En réalité, la justice est extrêmement mal à l’aise face à cette affaire d’Etat. La société espagnole a encore du mal à en parler. Aussi étrange que ça paraisse, le sujet ne faisait la une d’aucun journal dans le pays ce matin.
En bref, au Malawi, six personnes atteintes d’albinisme se présenteront aux élections présidentielles et parlementaires de 2019.
C’est une association de personnes albinos qui a fait cette annonce. L’idée évidement, c’est de combattre la stigmatisation et de mettre fin aux enlèvements et aux meurtres dont ils sont victimes, à cause de croyances véhiculées par les sorciers locaux dans pas mal de pays d’Afrique. 22 meurtres ont été répertoriés ces quatre dernières années et des dizaines de personnes sont portées disparues. Et le Malawi est l’un des pays les plus dangereux au monde pour les personnes porteuses d’albinisme.
Il prétend que les ventes de billet s’écroulaient… mais un site indépendant d’information met en avant que le spectacle avait beaucoup de succès, et que ces derniers jours encore il était difficile de réserver des places… Donc, oui, la pression a dû être forte… Et au-delà de Billy Elliot, c’est une nouvelle offensive globale des conservateurs que subit le monde de la culture et de la recherche… Victor Orban a été confirmé par les urnes il y a 2 mois alors ses partisans n’hésitent pas à mettre en avant le respect de la démocratie pour réclamer qu’on fasse enfin taire ceux qui ne pensent pas comme lui. Soit en leur coupant les subventions. Soit en jouant de la discrimination publique : il y a une semaine, un autre journal porte-voix d’Orban publiait une liste de nom et de photos d’universitaire travaillant sur le thème du genre ou de l’homosexualité, leur reprochant de diffuser une idéologie contraire à la ligne du pouvoir en place.