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Au sud de l'Inde, un trafic de jeunes femmes pour des mariages organisés

Le monde dans votre radio

12 octobre 2017

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

De jeunes femmes étaient proposées à des hommes riches pour des mariages arrangés. Avant le divorce, à peine un mois après le mariage…


Le journal du monde nous emmène chaque soir dans des pays dont on ne parle pas ou peu. Au cœur du sud de l’Inde par exemple, un trafic a été démantelé le mois dernier : de très jeunes filles étaient proposées à de riches hommes du Golfe, proposées pour mariage !

Ça se passe dans la ville d’Hyderabad devenue une grande place pour les entreprises de high-tech, mais qui compte beaucoup de quartiers pauvres, dont une bonne partie de la population est musulmane. C’est dans ces ruelles de la vieille ville que des rabatteurs "recrutaient" littéralement des filles, souvent très jeunes, en leur faisant miroiter une nouvelle vie, à Oman ou Dubai, dans un Palais. Et puis 30.000 roupies pour leur famille (un peu moins de 400 euros) et peut-être même une maison pour leurs parents. Bref : ce mariage avec un garçon arabe allait tout changer. Et puis les adolescentes se retrouvaient alignées avec 20 autres dans un hôtel, le riche monsieur du Golfe faisait son choix. Puis signait des papiers avec un célébrant musulman de mèche, qui avait falsifié l’âge de la demoiselle, les papiers du mariage, mais aussi très souvent celui du futur divorce.

C’est-à-dire que le divorce était déjà planifié ?

Voilà, pour 2, 3 ou 4 semaines plus tard, au lendemain du départ du riche monsieur reparti dans son pays. Ça peut s’appeler un "mariage arrangé, et temporaire", mais en droit c’est plutôt de la prostitution déguisée. Les filles ne sont au courant de rien évidemment, d’ailleurs souvent l’entremetteur leur avait parlé d’un garçon et c’est un monsieur de 62 ans qui se pointe.

C’est du trafic d’êtres humains…

Absolument, et c’est d’ailleurs pour ça qu’une trentaine de personne a été arrêtée le mois dernier. Vous avez compris l’hypocrisie absolue de ces hommes : ne pouvant pas toucher à une femme hors mariage, ils épousent, le temps de leur séjour, une fille jeune et pauvre qui sans doute ne dira rien. Les associations qui ont aidé la police à démanteler ce trafic dénoncent un véritable système, une "industrie du tourisme sexuel", un "marché international de filles" qui irait bien au-delà des 30 personnes arrêtées à Hyderabad et Bombay.

Deuxième sujet de ce journal du monde : ce qu’on appelle, au Canada, "la rafle des années 60". L'histoire de plusieurs milliers d'enfants Inuits et Amérindiens, qu'on a enlevés à leurs familles pour les placer en adoption. Le gouvernement canadien a décidé de s’excuser pour ces années volées, il versera 510 millions d'euros en dédommagement. On en parle avec Marie-Laure Josselin, qui est à Montréal. Bonsoir Marie-Laure. Pourquoi on les a enlevé à leurs familles, ces enfants ?

Bonsoir. Alors il y avait de multiples prétextes... En gros, toutes les familles qui étaient considérées "à risque" pouvaient se voir arracher leurs enfants, que ce soit pour un problème de santé, même passager, ou pour cause de pauvreté : on a eu l'exemple d'enfants emmenés par les services sociaux car il manquait du lait dans le réfrigérateur. On parle de 11.000 à 20.000 enfants adoptés par des familles non-autochtones, une pratique qui a continué jusqu'en 1984. Et ces enfants, on les proposait pas seulement au Canada mais aussi aux États-Unis et en Europe. On parle d'une "campagne de commercialisation agressive". Ils étaient répertoriés dans des catalogues où on leur accordait une valeur monétaire. 

Et pourquoi le gouvernement finalement fait ce geste historique ?

A cause d’une action en justice collective, entamée en 2010. Mais vous avez raison de dire "geste historique" car c’est la première fois qu'un tribunal reconnaît à un individu l'importance de la perte de son héritage culturel. Tout s'est joué là-dessus. Car les conséquences ont été énormes pour ces enfants. Outre les mauvais traitements pour certains, la discrimination raciale, les victimes reprochent au gouvernement canadien de leur avoir fait perdre leur culture, leur langue. Nombreux sont ceux qui ont sombré dans l'alcool et la drogue à cause de cette acculturation totale. 

Est-ce que les victimes sont satisfaites de ce dédommagement ? 

L’accord à lui seul n’est pas suffisant pour clore ce dossier, les torts causés sont trop grand mais pour certains, c'est un premier pas vers la guérison. Cependant, des survivants trouvent que c’est pas cher payé : un homme a calculé que cela revenait à lui verser 7 dollars par journée perdue.

L’épilogue d’une page noire des difficiles relations entre autochtones et descendants des immigrants coloniaux. Merci Marie-Laure Josselin, vous nous parliez de Montréal. En bref, pour terminer ce journal du monde des infos animalières, pour détendre un peu l’atmosphère.

Une universitaire italienne vient de gagner son procès. Elle voulait que les 2 jours de congés qu’elle avait dû poser pour s’occuper de son chien malade ne lui soient pas décomptés. Son argument massue : le code pénal italien dit que celui qui abandonne un animal à des souffrances graves est passible d’un an de prison et d’une amende de 10.000 euros. Donc il n’était pas question de le laisser ! Le juge lui a donné raison : ces deux jours seront couverts par l’allocation pour absence liée à des "raisons personnelles graves ou familiales".

Un chercheur néozélandais a découvert une nouvelle espèce de guêpe...

… et lui a donné un nom surprenant : Lucius Malfoy. Vous savez qui c’est !? C’est un méchant, dans Harry Potter : c’est le père de Drago Malfoy (méchant aussi), qui est en cours avec Harry. Bref, un nom de méchant pour une guêpe, normal, vous dites-vous, mais non ! Cet entomologiste veut en fait réhabiliter les guêpes, derrière les dards desquelles se cache des êtres gentils oui parce qu’à la fin, Lucius Malfoy quitte le camp de Voldemort. Je crois surtout que ce fan de la saga Potter voulait qu’on parle de sa guêpe, et c’est réussi.

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