Lassés par la guerre incessante dans leur pays, des Afghans se sont lancés dans une marche symbolique et pacifique pour la paix, en direction de la capitale. Après 40 jours de marche en plein ramadan, ils sont arrivés à Kaboul.
Direction l’Afghanistan d’abord, avec ce grand ras-le-bol de la guerre. Ça fait presque 40 ans maintenant que le pays vit au rythme d’un conflit armé avec les Soviétiques, puis les Américains, les Talibans… Aujourd’hui, les civils n’en peuvent plus et ils commencent à le dire !
Oui plusieurs signes très forts en ont témoigné ces derniers jours. D’abord cette "marche de la paix", extrêmement symbolique, effectuée par une poignée d’hommes depuis plus d’un mois. C’est inédit. Ils sont étudiants, agriculteurs ou commerçants, et viennent du Helmand, une province du sud du pays contrôlée majoritairement par les Talibans. Leur mouvement a commencé par un sit-in et une grève de la faim au mois de mars, après un énième attentat qui avait tué 13 civils. Et puis neuf hommes ont décidé de prendre la route à pied, direction Kaboul, sur le mode : "On n’a rien à perdre." 700 kilomètres sous un soleil de plomb, en plein ramadan, sur des routes, à travers des champs de coquelicots et des espaces désertiques. De village en village, où ils étaient toujours accueillis, et avec un porte-voix pour demander un cessez-le-feu durable, des négociations de paix et un calendrier de retrait des forces étrangères en Afghanistan. Leur marche a duré 40 jours, le groupe a grossi en chemin. Ils étaient 80 ce matin à entrer dans la capitale.
Vous parlez de cette revendication, d’un cessez-le-feu. Il y en a eu un justement ce week-end !
Oui et c’est une première, là encore, depuis l’intervention américaine de 2001. Les Talibans ont saisi la main tendue par les autorités afghanes en acceptant un arrêt des hostilités de trois jours pour la fin du ramadan. Et ça a suscité beaucoup d’espoir dans tout le pays, des scènes de joie. On a vu des combattants talibans se prendre en photo avec des forces de sécurité, fraterniser, sillonner des routes avec les deux drapeaux ensemble, afghan et taliban. Des images inimaginables en temps normal. Un porte-parole du ministère de la Défense a même expliqué que la plupart des 2.500 talibans entrés dans Kaboul pendant la trêve ont refusé de retourner au combat. Une information difficile à vérifier évidemment.
Mais donc, les combats ont repris, fin de la trêve ?
Oui, tous ces espoirs ont été douchés. Les Talibans ont rejeté les appels à prolonger le cessez-le-feu et les attaques ont repris dans les provinces du sud et de l’est de l’Afghanistan. Mais malgré tout, ces quelques jours auront montré que les Afghans, épuisés par les violences incessantes, sont prêts à saisir la moindre occasion pour trouver un peu de paix. Ils l’ont dit et montré. Pendant ces trois jours, leur seul ennemi commun était l’Etat islamique, auteur de deux attentats suicide samedi et dimanche.
Et puis le Japon a vécu ce matin un nouveau tremblement de terre, un peu plus de 6 sur l’échelle de Richter. Le séisme a fait 4 morts et plus de 350 blessés. Bernard Delattre, vous êtes à Tokyo pour Europe 1. Ce qui est frappant c’est le fatalisme des Japonais. Ils paraissent s’être habitués à l’idée que le pire est à venir…
Oui parce qu'au large, dans le Pacifique, une plaque tectonique est en train de glisser sous une autre. Un jour, disent les scientifiques, ça entraînera un séisme de magnitude 9 (comme à Fukushima, en 2011) suivi d'un tsunami de 30 mètres de haut – plus élevé encore que celui d'il y a sept ans. Tout le Sud-Ouest du pays sera ravagé. Et le bilan sera terrible, selon les estimations : 320.000 morts, 600.000 blessés, 1,5 million de sinistrés. Les experts viennent d'évaluer le montant des dégâts qui seraient causés : 11 trillions d'euros – c'est à dire 11.000 milliards d'euros. Pour vous donner une idée, c'est 14 années de produit national brut japonais. La troisième puissance économique mondiale mettrait 20 ans à s'en remettre. Et, en attendant, elle deviendrait le pays le plus pauvre de la région.
On est sûr que ça va se produire ?
Les spécialistes estiment qu’il y a 80% de probabilités que cela survienne dans les 30 ans. Mais peut-être ne faudra-t-il pas attendre aussi longtemps. Le risque existe que cette catastrophe ait lieu dans les 20 ans. Et même dans les 10 ans selon certains.
Et donc le Japon se prépare ?
Le problème, c'est que contre une vague géante de ce type, il n'y a pas grand-chose à faire. Des digues de 30 mètres de haut érigées sur des centaines de kilomètres, ça défigurerait le littoral, donc tuerait le tourisme. Quant à des "tours à tsunami" (où les gens fuyant la vague monteraient se réfugier), si elles sont d'une telle hauteur, il leur faudrait des ascenseurs (pour les 28% de Japonais qui sont âgés), mais ils tomberaient en panne en cas de black-out électrique. Ce qui serait plus utile, c'est de renforcer tous les bâtiments qui ne résisteraient pas à un séisme de magnitude 9. C'est le cas de 40% des maisons particulières dans le pays et de 18% des gratte-ciel de Tokyo. Donc, sur ce plan-là en tout cas, tout reste à faire. Et, vu la multiplication des tremblements de terre, dernièrement, le Japon a intérêt à agir vite.
En bref, au Brésil, une chaîne de télévision locale de Sao Paulo a embauché un consultant foot pas ordinaire. C’est l’ancien président brésilien Lula !
Oui, mais depuis sa cellule puisqu’il est incarcéré depuis deux mois pour une affaire de corruption, qu’il nie d’ailleurs. Le consultant-prisonnier écrit ses impressions et envoie sa chronique à la chaîne, qui la lit à l’antenne. Sa première, c’est aujourd’hui.