Alors que le chômage partiel n'avait pas été utilisé dans la grande disitribution au printemps, ce reconfinement change la donne. 1:23
  • Copié
Olivier Samain, édité par Séverine Mermilliod
Ce n'était pas le cas lors du premier confinement, mais cette fois la grande distribution met une partie de ses vendeurs au chômage partiel. Les syndicats critiquent cette mesure et y voient une opération de pression sur le gouvernement après la fermeture des rayons "non-essentiels".

Alors qu’elle n’y avait pas eu recours lors du premier confinement au printemps, la grande distribution actionne cette fois-ci le levier du chômage partiel pour une partie de ses salariés. A tour de rôle, plusieurs grandes enseignes ont lancé la procédure ces derniers jours et dans certains hypermarchés, le chômage partiel est déjà en place. Au grand dam des syndicats, qui critiquent cette décision. 

La fermeture des rayons non-essentiels

Chez Carrefour, le dispositif est par exemple effectif depuis deux jours, avec des salariés qui, dans certains hypers et supermarchés, ne travaillent plus qu’à 50% de leur temps. Dans le groupe Casino, ce sont les magasins Monoprix et les hypers Géant qui sont concernés avec un taux de chômage partiel qui varie selon les magasins. Même chose chez Auchan où l’application du dispositif se fait magasin par magasin.

Partout, c’est la décision gouvernementale d’interdire la vente dans les rayons non-essentiels qui est invoquée. "Quand on ne peut plus vendre de jouets, de vêtements, de gros électroménager, de livres ou d’articles de décoration, on peut redéployer une partie des vendeurs dans d’autres  rayons, mais ça a ses limites", a confié vendredi à Europe 1 la direction d’une grande enseigne. 

Un moyen de pression selon les syndicats

Les syndicats s’insurgent contre ce recours à la manne publique du chômage partiel. "On a le sentiment d’une opération coordonnée de la grande distribution un peu en mode revanchard après l’affaire des rayons dits 'non essentiels que nous avons dû fermer", déplore ainsi Franck Gaulin, délégué CGT des hypermarchés Carrefour, qui y voit quelques arrière-pensées. "Pour nous, la grande distribution – et Carrefour en  particulier – essaient de faire pression sur le gouvernement pour obtenir la réouverture de ces  rayons-là".

Cela étant dit, le recours au chômage partiel n’est pas le fait de toutes les enseignes. Système U, par exemple, affirme s’en passer en redéployant les vendeurs momentanément privés de travail sur des tâches qui explosent avec le confinement, à commencer par le "drive".