Olivier Dussopt Déficit 1:36
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avec AFP , modifié à
Le reconfinement général de la population française face au coronavirus continue de peser sur les finances publiques, avec des prévisions de déficit public encore aggravées. Il représentera 248 milliards d'euros en 2020, avec une dette publique qui flirte avec la barre des 120% du PIB.

Le déficit public français devrait s'établir à 11,3% du produit intérieur brut (PIB) en 2020, creusé comme la dette publique par la crise du coronavirus et le reconfinement qui vient d'être décrété, a annoncé dimanche le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt. Le déficit, qui mesure le niveau auquel les dépenses publiques dépassent les recettes, "est prévu à 248 milliards d'euros en 2020, soit 11,3 % du PIB", a annoncé Olivier Dussopt au Journal du Dimanche. La dernière estimation en date était de 10,2%. 

Vendredi, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait déjà annoncé que la dette publique devrait atteindre 119,8% du PIB cette année, et non plus 117,5%, soit un niveau jamais vu. C'est le reconfinement, entré en vigueur face à la recrudescence de l'épidémie de Covid, qui explique cette aggravation des comptes publics. 

Dégradation "temporaire"

Comme depuis le début de la crise sanitaire, avec un premier confinement au printemps, le gouvernement a pris de coûteuses mesures de soutien à l'économie. Au total, 20 nouveaux milliards d'euros vont être débloqués pour faire face à la crise, sur une durée de huit semaines. Ils s'ajouteront aux près de 470 milliards d'euros prévus depuis mars.

"Nous acceptons de dégrader massivement nos finances publiques, mais en veillant à ce que ce soit temporaire : les mesures d'urgence et de relance ne seront pas pérennes", a assuré Olivier Dussopt, rappelant deux exceptions : le plan de relance du système de santé, dit Ségur, et la baisse de certains impôts sur les entreprises.

Pas d'augmentation d'impôts prévue

À ce titre, le ministre délégué a réitéré la promesse du gouvernement de ne pas augmenter les impôts pour rembourser la dette publique. "Le remboursement se fera dans la durée, sur plusieurs années, grâce aux réformes, à la croissance et une maîtrise de la dépense publique", a assuré Olivier Dussopt. "Nous tenons bon parce que l'État français est capable d'emprunter dans des conditions favorables", a-t-il insisté. "Ensuite, nous nous donnons les moyens pour que la relance soit au rendez-vous".

Le reconfinement doit aussi aggraver la situation de l'économie française dans son ensemble. Selon des estimations données vendredi par le gouvernement, le PIB devrait se contracter de 11% cette année, contre une précédente estimation de -10%. "On va avoir un quatrième trimestre qui va être difficile, forcément, on est confiné, l'économie française va tourner moins fort que d'habitude", a prévenu vendredi Bruno Le Maire.