Les constructeurs français, dont Renault, commencent à être touchés par cette pénurie (photo d'illustration). 1:28
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Olivier Samain, édité par Margaux Lannuzel
La crise sanitaire entraîne, à l'échelle mondiale, une pénurie de semi-conducteurs. Des composants présents dans de multiples produits…dont les voitures, avec le développement des aides à la conduite. De quoi inquiéter les constructeurs automobiles de toute la planète. 
DÉCRYPTAGE

Des constructeurs automobiles du monde entier vont-ils devoir mettre durablement leurs usines à l'arrêt, faute de pièces indispensables ? C'est la question qui se pose alors que les semi-conducteurs, qui occupent une place de plus en plus importante dans les voitures, commencent à manquer. Et l'explication est à chercher du côté de la crise sanitaire du Covid-19. Europe 1 fait le point. 

Une pénurie mondiale de semi-conducteurs

Après Ford, Volkswagen, General Motors, Toyota ou Honda, ce sont les constructeurs français qui annoncent la mise à l’arrêt temporaire des lignes de production de certaines de leurs usines d’assemblage. L’usine Renault de Sandouville, par exemple, va stopper cette semaine sa production pendant deux à trois jours. PSA, de son  côté, ralentit la cadence dans son usine de Saragosse et commence à s’inquiéter pour celle de Poissy.

Tout cela à cause d'une pénurie mondiale de semi-conducteurs, des composants dont on connaît l’importance grandissante dans les voitures avec le développement des aides à la conduite… Des pièces précieuses, mais qui n'intéressent pas que l'automobile. 

La concurrence de la 5G et des jeux vidéo

La 5G, qui est en train de se déployer dans de nombreux pays, est aussi une grosse consommatrice de semi-conducteurs. Tout comme les ordinateurs portables et les consoles de jeu, dont les commandes explosent partout dans le monde avec les mesures de confinement liées à la pandémie.

Problème : les fondeurs de ces circuits intégrés sont très peu nombreux. On les trouve en Corée du Sud et à Taïwan et à l'heure actuelle, l’automobile n’est plus leur client prioritaire. 

D’où l’allongement des délais de livraison, passés de quelques semaines à plusieurs mois, et qui contraignent les constructeurs automobile à ralentir, voire arrêter leur production. La semaine dernière, un cabinet spécialisé a estimé à 672.000 le nombre de véhicules qui ne seront pas produits dans le monde au premier trimestre du seul fait de cette pénurie de circuits intégrés.