Pour dégager 40 milliards d’économies, le gouvernement ne ferme pas la porte à une «année blanche» pour le Budget 2026
Alors que le milieu d'année 2025 arrive dans quelques jours, une alerte rouge a été déclarée sur les finances publiques. La dette française a atteint un nouveau record à 114% du PIB. Face à des dépenses qui dérapent et des coupes budgétaires qui s'amplifient, le gouvernement a une solution de la dernière chance : l'année blanche budgétaire.
C'est une arme "atomique" qu'envisage d'utiliser le gouvernement. L'année blanche budgétaire, une proposition choc dont pourraient discuter Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics et Éric Lombard, ministre de l'Économie et des Finances, et qui pourrait rapporter jusqu'à 30 milliards d'euros à l'État.
Pour faire simple, l'année blanche budgétaire signifie déroger à la règle en reconduisant le budget de 2025 pour l'année 2026, sans prendre en compte l'inflation. Dans cette hypothèse, les dépenses de l'État, des collectivités et de la Sécurité sociale seraient figées à leur niveau actuel. Il en serait de même pour les prestations sociales telles que les pensions de retraite, le RSA et l'allocation chômage.
Une piste jugée impraticable
Du côté des recettes, le barème de l'impôt sur le revenu ne serait pas revalorisé en fonction de l'inflation, ce qui pénaliserait lourdement les contribuables.
D'un point de vue politique, l'année blanche est une piste jugée explosive voire impraticable pour un gouvernement privé de majorité absolue à l'Assemblée nationale et menacé par la censure de l'opposition. Et ce, malgré des prévisions d'inflation très modeste, autour de 1,3%.
Le dernier locataire de Matignon à s'être inspiré de l'année blanche n'est autre qu'Édouard Philippe, en 2019. L'ancien Premier ministre, soutenu par une très large majorité, avait revalorisé les prestations sociales de seulement 0,3% alors que l'inflation atteignait 1,8%.