De nombreux responsables de stations-services craignent de faire faillite si l'activité ne redémarre pas comme avant la crise sanitaire. 3:36
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Romain David
Avec la mise en place du confinement, l'activité a reculé de 90% pour certaines stations-services. Le Conseil national des professions de l'automobile redoute désormais des faillites en série dans les zones rurales, comme l'explique au micro d'Europe 1 Francis Pouce, le président de la branche stations-services.
INTERVIEW

Face au Covid-19, les Français risquent d’être nombreux après le 11 mai à prendre leur voiture par crainte du risque de transmission dans les transports en commun. De quoi laisser espérer un effet bénéfique pour les stations-services, qui ont vu leur activité réduite comme peau de chagrin pendant le confinement. "L’activité s’est contractée jusqu’à 90%, notamment en zone rurale, ce qui nous inquiète beaucoup", indique au micro d’Europe 1 Francis Pouce, le président de la branche stations-services du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA).

Un risque sérieux de faillite

"Selon un récent sondage auprès de nos adhérents, 5% estiment qu’ils ne parviendront pas à traverser cette période, et 50% estiment que sans une activité soutenue à partir du 11 mai, ils seront en situation de faillite", précise Francis Pouce. Mais avec la mise en place d’un déconfinement progressif, les chances d’un retour à une activité similaire à celle d’avant la crise sanitaire semblent déjà compromises. Ce qui laisse craindre au CNPA des faillites massives, notamment dans les campagnes.

"Seules 30% de stations françaises appartiennent à une compagnie pétrolière, les 70% restants sont aux mains d’indépendants, dont il s’agit du fonds de commerce et qui ont la responsabilité d’investissement. À partir du moment où ils n’auront plus les moyens d’investir, il y aura de la casse… beaucoup de casse", poursuit Francis Pouce. "On réfléchit avec le gouvernement à des solutions alternatives de financements", glisse-t-il sans être en mesure de donner plus de précisions à ce stade.

Un impacte sur la distribution

Paradoxalement, la faillite de nombreuses stations-services pourraient également avoir des conséquences sérieuses sur la transition écologique. "Il faut absolument trouver une solution pour pouvoir continuer à distribuer le carburant d’aujourd’hui et de demain dans les campagnes. Demain on roulera à l’hydrogène, au gaz naturel compressé. Si le réseau n’est plus là, il sera compliqué de distribuer plus finement ces nouvelles énergies", alerte Francis Pouce.