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Tiffany Fillon , modifié à
Le gouvernement a annoncé mardi un plan de soutien à la filière automobile, durement touchée par deux mois de confinement. Suite à cette annonce, Lionel French Keogh,​ directeur général de Hyundai Motor France, a commenté les mesures prévues, mardi sur Europe 1. Selon lui, elles ne sont pas suffisantes. 
INTERVIEW

Alors que les premiers effets du confinement commencent à porter leurs fruits sur le plan sanitaire, le gouvernement s'attaque au redémarrage de l'économie. Mardi, il a a par exemple annoncé un plan de soutien à l'industrie automobile, mise à l'arrêt pendant les deux mois de confinement. Sur Europe 1 mardi, Lionel French Keogh,​ directeur général de Hyundai Motor France, a estimé que les mesures envisagées ne sont pas suffisantes et adaptées. 

Pour inciter les clients à acheter de nouveau tout en respectant ses engagements écologiques, le gouvernement souhaite s'appuyer sur les primes à la conversion. Comme le précise le ministère de la Transition écologique, cette initiative vise à "aider tous les Français, particuliers et professionnels, à acheter un véhicule neuf ou d'occasion en échange de la mise au rebut d'un vieux véhicule". Cela passe par des aides financières en cas d'achat d'un véhicule jugé plus propre que les voitures classiques, comme les véhicules hybrides ou thermique neuf. 

Un dispositif trop restreint

Au micro d'Europe 1, si Lionel French Keogh salue cette mesure, il pense qu'elle ne pourra pas régler tous les problèmes auxquels la filière automobile va devoir faire face. "Uniquement travailler sur une prime à la conversion a finalement très peu d'impact sur le marché parce qu'elle est très ciblée et parce qu'elle a très peu d'impact en termes de volumétrie", analyse le directeur général. Lionel French Keogh le constate déjà aujourd'hui : les primes à la conversion ont des effets trop limités. "Il y a déjà des primes à la conversion, qui sont liées au revenus, et on voit bien que finalement ça touche un petit nombre de personnes", commente-il. 

Selon lui, même si la prime à la conversion "était multipliée par deux", les retombées économiques ne seraient pas à la hauteur. Il faudrait alors un dispositif qui concerne davantage de profils de clients. "Si je souhaite avoir un impact fort sur le marché, il faut que je cible de manière assez large pour que l’impact sur la volumétrie totale soit le plus important possible", affirme Lionel French Keogh. 

Travailler sur la TVA plutôt que sur le revenu

Le directeur général de Hyundai Motor France plaide plutôt pour "une approche liée à la TVA". Cela reviendrait à "prévoir un abattement de la TVA en fonction d'un niveau de CO2" qui "permettrait d'avoir une approche globale du marché", selon Lionel French Keogh. 

D'après lui, le groupe possède à peu près 4.000 voitures dans ses stocks qui n'ont pas trouvé preneur alors que le pays compte 400.000 véhicules invendus. Mais pour Lionel French Keogh, ce n'est "pas une problématique insurmontable à partir du moment où on a un niveau de demande". 

Le directeur général craint toutefois une période de "chômage massif" dans les prochains mois, même s'il assure qu'"aucun licenciement n'est prévu aujourd'hui" chez Hyundai Motor France.