La France transmettra mercredi son plan de relance national à Bruxelles. 1:27
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Carole Ferry, édité par Jonathan Grelier avec AFP
La France et l'Allemagne ont appelé mardi la Commission européenne à accélérer le déblocage des fonds du plan de relance européen de 750 milliards d'euros. Celui-ci devrait permettre à la France de toucher environ 40 milliards d'euros, en contrepartie du respect de certaines règles. Europe 1 vous explique ce dossier.
DÉCRYPTAGE

Censée accélérer le rebond de l'économie, fortement touchée par la crise du Covid, l'Union européenne (UE) tarde à débloquer son plan de relance de 750 milliards d'euros. C'est en tout cas ce qu'estiment la France et l'Allemagne, qui ont appelé ce mardi la Commission européenne à examiner "au plus tôt" les plans de relance nationaux pour éviter que l'Europe, fragilisée par les ratages de la vaccination, ne se laisse distancer par la Chine et les Etats-Unis dans la course à la reprise mondiale. Issu d'un accord obtenu en juillet dernier, le plan de relance européen doit permettre à la France de récupérer environ 40 milliards d'euros.

"Nous avons perdu trop de temps"

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, voudrait toucher les premiers versements d'ici la fin de l'été. A priori, ces versements devraient plutôt intervenir en septembre. "Nous avons perdu trop de temps. La croissance chinoise est repartie, les Etats-Unis sont en plein essor. L'Union européenne doit rester dans la course", a déclaré le ministre français lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue allemand Olaf Scholz mardi.

"La Commission doit analyser les plans nationaux de relance et de résilience dès que possible afin qu'ils puissent être approuvés par le Conseil en juillet au plus tard. Cela permettra que l'argent soit versé avant la fin de l'été", a insisté le ministre français, qui la veille disait espérer un premier versement début septembre. Cette semaine est importante pour le plan de relance européen, puisqu'une douzaine de pays doivent lui soumettre leur plan, dont la France et l'Allemagne mercredi.

Bruxelles dit avoir entendu le message

"La responsabilité politique des États membres et de la Commission est maintenant de faire du plan de relance européen une réalité concrète pour nos citoyens dès que possible", a martelé Bruno Le Maire. A Bruxelles, on dit avoir entendu le message. "En ce moment-même, les gouvernements des pays de l'UE finalisent leurs plans nationaux de relance. Et la Commission travaille main dans la main avec eux sur ces plans, 24 heures sur 24", a déclaré la présidente de l'UE, Ursula von der Leyen, dans un communiqué.

Des règles à respecter pour obtenir les fonds

Dans le détail, pour bénéficier de ces 40 milliards d'euros, la France doit respecter certaines règles. Il faut tout d'abord prouver que cet argent permettra de relancer l'économie grâce à des mesures écologiques. La France prévoit ainsi de consacrer 37% des fonds à la transition écologique, notamment grâce aux aides pour la rénovation énergétique. Le reste doit servir à financer la compétitivité des entreprises, la transformation numérique ou encore l'emploi des jeunes.

Deuxième obligation : prouver qu'une fois la crise passée, le pays sera capable d'assainir ses finances publiques et de réduire son déficit. Sur ce point, la France promet une loi qui permettra de mieux encadrer les dépenses de l'Etat et met également en avant la réforme de l'assurance-chômage. Le dossier tricolore suffira-t-il à convaincre ? La réponse devrait donc tomber dans plusieurs semaines.