Ryanair table sur une baisse sensible des salaires pour éviter des licenciements massifs. 6:30
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Aurélien Fleurot, édité par Romain David
À l'arrêt depuis plus de trois mois en raison de la crise sanitaire déclenchée par le nouveau coronavirus, la compagnie low-cost Ryanair menace de réduire de 10 à 20% la rémunération de ses employés pendant cinq ans pour leur éviter un licenciement.

Accepter de voir baisser son salaire ou être licencié, c'est en substance ce que demande la compagnie low-cost Ryanair à ses salariés. Dans plusieurs pays en Europe, mais aussi en France, elle entend diminuer de 20% la rémunération des pilotes, et de 10% celle des personnels navigants. Cette situation a été dénoncée par le gouvernement français, et inquiète fortement les salariés.

Pierre*, steward chez Ryanair, a vu la compagnie lui proposer de perdre une partie de son salaire pendant cinq ans. "Si on perd 300 euros tous les mois, ça revient à 15.000 euros perdus en cinq ans", déplore-t-il. "Ceux qui n'ont malheureusement pas d'autres choix vont finir par accepter, autrement ils se retrouveront à la rue. Et il y en a d'autres qui veulent démissionner si ça continue."

900 euros net par mois

Pour les personnels navigants en début de carrière, le salaire tomberait à environ 900 euros nets par mois. "Cette situation est inacceptable", estime Damien Mourgues, délégué syndical SNPNC-FO de Ryanair. "Mes collègues bien sûr sont inquiets, veulent savoir ce qui se passe. On n'a pas vraiment de réponse à leur apporter puisque nous n'avons aucun contact avec la compagnie."

"C'est juste la bonne occasion de baisser les salaires"

Du côté des pilotes, la plupart espèrent être couverts par leurs récents contrats français, censés respecter le droit du travail. Pour Olivier Rigazio, membre du bureau exécutif du SNPL, Ryanair n'est pas une compagnie en manque de trésorerie :"C'est une société qui est très agressive, je suis même certain que ce n'est pas indispensable pour les finances de Ryanair", estime-t-il. "C'est juste la bonne occasion de baisser les salaires."

De son côté, Ryanair parle de "mesures raisonnables et limitées dans le temps", et rappelle que toute sa flotte est à l'arrêt depuis plus de trois mois.

*Le prénom a été modifié.