L'activité a beaucoup mieux résisté lors du reconfinement qu'au printemps, selon la Dares

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Le reconfinement a eu un effet plus limité sur l'activité que le premier confinement. © ALAIN JOCARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Au mois de novembre, la perte d'activité a été de 32%, contre 80% lors du premier confinement, au printemps. Selon le service statistique du ministère du Travail, les secteurs les plus touchés sont logiquement restés ceux de l'hébergement-restauration, durablement touché par la crise du coronavirus.

C'est un constat qui paraît logique, au regard des différences dans l'ampleur des restrictions appliquées cette année : l'activité a résisté beaucoup mieux lors du reconfinement de novembre qu'au printemps, avec nettement moins de salariés en chômage partiel et un impact concentré sur les secteurs touchés par les restrictions face au coronavirus, selon une étude de la Dares mercredi. Au mois de novembre, 39% des salariés ont travaillé dans une entreprise dont l'activité a diminué, et 4% dans une entreprise où elle a été à l’arrêt.

La dégradation est "significative" par rapport à octobre (32% de perte d'activité et 1% d'arrêt) mais "bien moins marquée" que lors du premier confinement (80% de perte et 12% d'arrêt en avril), constate le service statistique du ministère du Travail dans cette enquête mensuelle.

2,9 millions de salariés en activité partielle

Les secteurs les plus touchés sont restés l'hébergement-restauration, les "autres activités de service" ce qui comprend les arts, spectacles et loisirs, et dans une moindre mesure les commerces dont ceux "non essentiels" fermés jusqu'au 28 novembre. En novembre, 2,9 millions de salariés auraient effectivement été en activité partielle (soit 16% du privé), après 1,8 million en octobre. C'est une forte hausse (+64%) mais très loin du pic d'avril (8,4 millions) avec en outre moins d'heures chômées (80 en moyenne par salarié).

Logiquement, cette hausse a été la plus forte dans le commerce (+374.000, plus du double par rapport à octobre). En revanche, contrairement au printemps, le recours à l'activité partielle dans l'industrie et la construction est resté faible.

Plus de 20% de télétravail

"Les secteurs économiques n'ont pas été pris par surprise comme au printemps, les entreprises étaient mieux préparées", notamment au niveau des protocoles sanitaires, a commenté auprès de l'AFP la ministre du Travail, Élisabeth Borne. "Même dans les commerces, on est beaucoup plus bas qu'au printemps en activité partielle, on est passé d'1,5 million de salariés à 685.000", constate-t-elle, y voyant la conséquence du développement du "click and collect".

Conséquence de ce moindre recours à l'activité partielle, les salariés sur site ont été près de deux fois plus nombreux (59%) que lors du premier confinement, avec une faible diminution par rapport à octobre (65%). La part des salariés en télétravail (en moyenne un jour donné au cours de la semaine du 23 novembre) se rapproche des niveaux du printemps (23%, après 15% fin octobre, contre 25% en mars et en avril). "En heures télétravaillées, on n'est pas loin de mars et avril. Les salariés et les entreprises ont vraiment joué le jeu", a jugé Élisabeth Borne.