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Carole Ferry, édité par
Le gouvernement vient d'accorder un prêt garanti par l'État de 477 millions d'euros pour le groupe AccorInvest, ex-filiale du groupe Accor. Cela reflète la situation critique que traversent certains mastodontes du secteur, après dix mois de crise du coronavirus, tandis que le dispositif des PGE a profité à une trentaine de grandes entreprises à ce jour.

Le géant hôtelier AccorInvest, ex-filiale du groupe Accor fragilisée par la pandémie de Covid-19, va obtenir un prêt garanti de l'État (PGE) massif, d'un montant inédit proche d'un demi-milliard d'euros, comme l'a annoncé mardi le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. Pour le groupe, qui connaît une perte de 70% de son chiffre d'affaires depuis le début de la crise du coronavirus, ce prêt garanti à 80% par l'État est une véritable bouffée d'oxygène dans un contexte particulièrement morose pour le secteur.

Castorama, Brico Dépôt, Galeries Lafayette…

AccorInvest détient les murs de tous les hôtels Ibis, Novotel ou encore Mercure, soit 887 établissements dans 28 pays et un cinquième du parc exploité par Accor dans le monde. Cette bouffée d'oxygène ne remet pas en cause le plan social qui prévoit la suppression de plus de 700 emplois en France. Selon la direction, le plan social aurait été pire sans ce PGE.

AccorInvest n'est pas la première grande entreprise à avoir bénéficié d'un prêt garanti par l'État. La toute première à y avoir eu droit était Fnac Darty, avec 500 millions d'euros garantis à 70%. Castorama, Brico Dépôt et Kingfisher ont chacun bénéficié d'un prêt de 600 millions d'euros, tandis que les Galeries Lafayette (300 millions d'euros), Cdiscount (120 millions d'euros) ou Buffalo Grill (65 millions d'euros) font partie de ces entreprises concernées. Le groupe Lagardère, propriétaire d'Europe 1, s'est vu accorder un prêt de 465 millions d'euros.

Remboursement de l'État en dernier recours

Mais les PGE les plus importants ont débloqués pour Renault (5 milliards d'euros) Air France (7 milliards d'euros avec quatre milliards prêtés par les banques et garantis par l'État et trois milliards prêtés directement par l'État actionnaire) ou encore l'armateur CMA-CGM (1,05 milliard d'euros), qui compte 110.000 salariés dans le monde et 5.200 en France. 

Au total, environ une trentaine de groupes ont pu compter sur ces prêts garantis par l'État à ce jour, afin de tenir face à la crise. Pour rappel, ce sont des prêts accordés par les banques mais que l'État devra rembourser si les entreprises concernées n'étaient pas en mesure de le faire.