Les femmes de chambre de l'hôtel Ibis des Batignolles 1:33
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Laura Taouchanov, édité par Romain David
Après pratiquement deux ans de conflit et de longs mois de grève, les femmes de chambre de l'hôtel Ibis des Batignolles, à Paris, ont signé mardi un accord avec leur employeur. Celui-ci prévoit notamment la prise en compte de leurs heures supplémentaires et un allégement de la charge de travail quotidienne.

Un conflit record de 22 mois, dont huit mois grève, dont elles sortent victorieuses. Les femmes de chambre de l'hôtel Ibis des Batignolles se sont ainsi battues pendant près de deux ans pour demander une revalorisation de leur salaire et une amélioration de leurs conditions de travail. Un accord a été signé mardi matin avec leur employeur, la société STN sous-traitée par le groupe Accor.

Sylvie, l'une des 17 femmes de chambre de l'hôtel Ibis, fait partie de ces militantes qui ont passé des mois, été comme hiver, sur un banc juste en face de l'hôtel, un gilet fluo sur le dos, a tapé sur des casseroles tous les matins pour se faire entendre par la direction. Mardi matin, elle pouvait enfin laisser éclater son soulagement. "Si toi-même tu n'y crois pas, il ne faut pas demander à ton patron d'y croire à ta place. Et voila les résultats !", lâche-t-elle auprès d'Europe 1. "Je n'arrive même pas à trouver les mots, tellement je suis dans la joie. On peut dire que l'on a gagné notre dignité."

"On va pouvoir revenir travailler sereinement"

Avec cet accord, les employés gagnent notamment une pointeuse pour compter leurs heures supplémentaires, des paniers-repas, une pause dans la journée, donc moins de lits à faire. C'est un grand pas pour Aboubakar, un équipier de l'hôtel : "On va pouvoir revenir travailler sereinement avec tous ces acquis", explique-t-il. "Travailler directement avec le groupe Accor, désormais ça va être notre objectif principal. On ne lâchera pas parce que notre but, aujourd'hui, c'est de ne plus travailler avec la sous-traitance", soutient ce salarié.

Pour l'instant donc, place à la fête, mais avec un œil sur l'avenir. Ces employés vont élire deux représentants du personnel pour mener leur prochain combat face au groupe Accor.