Coronavirus : "On aura plus de mal que d’autres pays à relancer l’économie"

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Ugo Pascolo , modifié à
Invité d'Europe Soir mardi, l'ex PDG d'EDF et Veolia, Henri Proglio, estime que la France aura du mal à relancer son économie après la crise du coronavirus. En cause selon lui : la forte désindustrialisation qu'a connu le pays ces vingt dernières années et l'abandon "plus ou moins programmé du nucléaire". 
INTERVIEW

L'économie française va-t-elle réussir à se relever de la crise sanitaire du coronavirus ? Alors que l'option d'un reconfinement est plus que jamais sur la table du gouvernement, selon les informations d'Europe 1, l'ancien PDG d’EDF et Veolia, Henri Proglio, estime qu'"on aura plus de mal que d’autres pays à relancer l’économie". Invité d'Europe Soir mardi à l'occasion de la publication de ses mémoires Les Joyaux de la Couronne aux éditions Robert Laffont, celui qui est l'un des visages de l'industrie française avance que les prochaines années vont être difficiles pour le pays. 

"L'abandon plus ou moins programmé du nucléaire a été une catastrophe"

Alors que la France a perdu sur les vingt dernières années 40% de ses entreprises industrielles, soit entre 2 et 3 millions d'emplois directs, le plan de relance imaginé par le gouvernement entend inverser la vapeur et relocaliser l'industrie en y consacrant 35 milliards d'euros. Un processus qui sera long et complexe selon Henri Proglio, qui rappelle que ce "sont des secteurs d'expertise, d'excellence que l'on a laissés filer, le nucléaire en tête". Pour l'ex PDG d'EDF et Veolia, c'est d'ailleurs un crève-cœur : "l'abandon plus ou moins programmé du nucléaire a été une catastrophe, on en subit les conséquences aujourd'hui et on va encore plus voir demain".

"Un triste spectacle", au moment où "cette industrie va connaître un nouveau rebond", ajoute-t-il.

"On part avec un handicap certain"

Quant à savoir si le plan de relance dans son ensemble, qui fait la part belle à l'industrie, va dans le bon sens, l'ancien PDG estime qu'il est indispensable, avant de botter en touche. "Je ne saurais juger s'il sera suffisant." Toutefois, "on ne va pas rattraper 40% de l'industrie française avec un plan de relance", pointe-t-il. Et de conclure : "on part avec un handicap certain."