En 2019, les procédures pour impayés ont bondi de 17%, soit 100.000 interventions de plus qu'en 2018. 1:54
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Elise Denjean, édité par Céline Brégand
L'ensemble des syndicats et des organisations patronales se réunissent jeudi à l'Élysée autour d'Emmanuel Macron et d'Édouard Philippe afin de trouver des solutions à la dure crise sociale qui s'annonce. Dans ce contexte, le Médiateur national de l'énergie alerte sur une probable montée de la précarité énergétique. 

Au-delà des chiffres inquiétants de l'économie, c'est une crise sociale profonde qui s'amorce après la crise sanitaire du coronavirus. Jeudi, le sujet sera au cœur d'une réunion qui va rassembler à l'Élysée l'ensemble des syndicats et organisations patronales autour d'Emmanuel Macron et Édouard Philippe. Comment préserver l'emploi et accompagner les plus fragiles ? Les mises en garde se multiplient. Et la dernière alerte en date vient du Médiateur national de l'énergie qui s'inquiète d'une montée de la précarité énergétique.

Les procédures pour impayés ont bondi de 17% en 2019

Déjà en 2019, bien avant la crise du coronavirus, les procédures pour impayés avaient bondi de 17%. Soit 100.000 interventions de plus qu'en 2018. Et cela s'est traduit par des réductions voire des coupures complètes d'énergie. C'est à ce jour le chiffre le plus important jamais relevé par le Médiateur national de l'énergie en six ans de suivi. 

La situation la plus compliquée concerne l'électricité, dont les prix ont augmenté l'an dernier. Le Médiateur note également un durcissement des politiques de recouvrement de certains fournisseurs qui peuvent résilier un contrat et donc couper l'électricité ou le gaz dès le premier impayé. 

Quid des particuliers précaires à la fin de la trêve hivernale ?

Et même si, pour le moment, les particuliers sont protégés par la trêve hivernale, prolongée jusqu'au 10 juillet en raison de la crise sanitaire, cela ne va pas durer comme le rappelle Frédérique Feriaud, directrice des services du médiateur national de l'énergie. "Il va y avoir quelques mois pendant lesquels les fournisseurs vont pouvoir demander des coupures d'énergie donc on est inquiets car on a conscience des difficultés financières de certains, aggravées par la crise", appuie-t-elle. "Maintenant, on espère que les fournisseurs vont être bienveillants et plus souples."

Certains fournisseurs s'y sont déjà engagés. Mais pour d'autres, notamment les nouveaux entrants sur le marché, il reste difficile de faire preuve de souplesse car eux-aussi connaissent des difficultés financières liées à la crise épidémique. Le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Louis Gallois, plaide, lui, pour une hausse des aides sociales et des impôts.