Le Covid-19 a d'importantes conséquences économiques pour les vignerons français. 1:41
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Jean-Luc Boujon, édité par Ugo Pascolo
Avec la fermeture des restaurants et la mise en place du confinement, les vignerons français ont beaucoup de mal à vendre leurs bouteilles. Une situation inquiétante qui met en péril les petits domaines qui n'ont pas beaucoup de trésorerie. 

À l'instar de nombreux autres secteurs, le raisin français souffre du coronavirus. S'il n'est pas interdit d'acheter et de consommer du vin pendant le confinement, les ventes dans les caves ne peuvent plus se faire. Certains vignerons se retrouvent donc dans une situation économique parfois très délicate, d'autant que les salons des vins, qui constituent un énorme débouché pour les viticulteurs, ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre.

Plus de clients...

Une chute des ventes drastique et plus qu'inquiétante qui touche tous les vignobles de France et qui inquiète toute la filière. C'est notamment le cas en Bourgogne, plus précisément à Beaune, en Côte d'Or, où Françoise Jeanniard ne vend plus une seule bouteille. "Je travaille essentiellement avec des restaurateurs, donc là tout est bloqué", confirme-t-elle au micro d'Europe 1. Idem pour les particuliers qu'elle rencontre habituellement "sur une quinzaine de salons tout au long de l'année", puisque trois ont déjà été "brutalement annulés". 

Et même si elle produit de grands crus comme du Haute-Côte de Beaune, ou du Pernand-Vergelesses, les particuliers "ne se déplacent plus au caveau à cause du confinement". Une perte que François Jeanniard estime au minimum à "40.000 euros". 

...et des salariés à payer

La situation n'est guère meilleure dans le sud de la région, où David Fagot produit du Pouilly-Fuissé et du Saint-Véran : à cause du Covid-19, il n'a pas pu se rendre à deux salons en Allemagne et aux États-Unis. Un important manque à gagner qui a de lourdes conséquences économiques. "Là j'ai rendez-vous avec mon banquier pour demander une avance de trésorerie", indique-t-il. "J'ai un salarié permanent que je dois rémunérer et des saisonniers qui ont fini de travailler et que je vais devoir payer d'ici quelques jours... Je suis dans le rouge."