Antoine Frérot, PDG de Véolia, était l'invité d'Europe 1 mercredi matin (photo d'archives). 2:06
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Margaux Lannuzel , modifié à
Invité de la matinale d'Europe 1, mercredi, le PDG de Véolia Antoine Frérot a expliqué la manière dont son groupe recherche des "morceaux de virus" dans les eaux usées, dans le but d'identifier d'éventuelles zones où l'épidémie de Covid-19 repartirait de plus belle.
INTERVIEW

"Il n'y a aucun virus dans l'eau potable". Invité d'Europe 1, mercredi matin, le PDG de Véolia Antoine Frérot s'est montré rassurant quant à la présence du Covid-19 dans l'eau du robinet : "pas plus que tout autre virus, ils sont tous détruits". Mais quid des eaux usées, de l'autre côté de la chaîne ? L'entreprise et ses 50.000 salariés, notamment chargés du traitement de ces eaux, y identifient bien des résidus de coronavirus... et entendent s'en servir pour suivre l'évolution de l'épidémie. 

"On constate des fragments de virus, en morceaux"

Dans les eaux usées, Véolia "constate des fragments de virus, en morceaux", explique Antoine Frérot, dont le groupe avait retrouvé 97% de son activité d'avant-crise à la fin du mois de juin. "En morceaux, ça veut dire que le virus est mort. Il a séjourné plusieurs heures ou plusieurs jours dans les eaux avant d'arriver dans les stations d'épuration", où un traitement biologique permet de l'éliminer totalement. 

"Avec la densité de ces morceaux, nous pouvons imaginer mesurer une forme de densité de contamination de la population qui est desservie par la station d'épuration", poursuit le PDG. "C'est là-dessus que nous travaillons, en mesurant des morceaux de virus, nous pouvons peut-être espérer repérer, avec 2-3 semaines d'avance, une éventuelle reprise de l'épidémie."

"La trace de ce virus est très faible dans nos eaux usées", tempère toutefois Antoine Frérot, qui rappelle qu'"une station d'épuration concerne une ville entière". "On ne pourrait pas repérer les quartiers où il y aurait d'éventuels clusters, on pourrait juste dire, mais ce n'est pas encore tout à fait le cas, que dans la population de la ville entière, on constate plus de morceaux de virus qu'on en constatait avant." Pour "bien isoler" ces fragments, l'entreprise a de toute façon, selon son patron, encore besoin de "quelques semaines voire quelques mois de travail".