Assurances : l'arnaque à la fausse facture, une combine de plus en plus répandue sur les réseaux sociaux

Un nouveau type d'arnaque à l'assurance se répand de plus en plus sur les réseaux sociaux.
Un nouveau type d'arnaque à l'assurance se répand de plus en plus sur les réseaux sociaux. © GARO / Phanie / Phanie via AFP
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Romain Rouillard , modifié à
Sur les réseaux sociaux, des escrocs proposent de rembourser des soins dentaires, le remplacement d'un pare-brise ou autres services à des clients qui n'en ont, en réalité, jamais profité. Pour ce faire, des fausses factures usurpant l'identité de vrais professionnels sont utilisées et envoyées aux assureurs.

Recevoir plusieurs milliers d'euros de remboursement de frais de santé dont vous n'avez jamais bénéficié ressemble à un alléchant coup de pouce. Hélas, il s'agit, comme attendu, d'une arnaque dans laquelle il est déconseillé de plonger. Depuis plusieurs mois, des escrocs utilisent les réseaux sociaux pour propager une fraude d'un nouveau genre. Et tous ceux qui y participent risquent de lourdes poursuites pénales.

Le principe est d'une simplicité biblique. Par le biais d'un simple fichier Word ou Excel, les faussaires créent de toute pièce une fausse facture émanant d'un cabinet de dentiste, d'un opticien ou de n'importe quel autre professionnel. Et vous proposent de bénéficier de 3.000, 4.000, 6.000 euros de remboursement pour vos lunettes ou votre opération dentaire. Autant de services dont les assurés visés n'ont en réalité jamais profité. "Venez en privé, il y a minimum 400 euros à gratter en trois jours max", promet l'un d'entre eux sur son compte Snapchat, rapporte Le Parisien.

Usurpation d'identité

Pour rendre la manœuvre la plus crédible possible, les escrocs usurpent l'identité de vrais professionnels avant d'envoyer le document fallacieux aux mutuelles des personnes visées. "Compte tenu du flux de documents qu'elles reçoivent, les mutuelles ne peuvent pas vérifier toutes les factures", fait remarquer Maxence Bizien, directeur de l'Agence de lutte contre la fraude à l'assurance (Alfa). Les faussaires n'hésitent pas non plus à réclamer aux clients visés une quantité non négligeable de données personnelles allant de leur pièce d'identité aux identifiants de connexion de leur session mutuelle. 

Certains particuliers désireux d'arrondir leur fin de mois peuvent alors être tentés de participer à la combine et de recevoir les sommes promises. Ou plutôt la moitié dans la mesure où les escrocs ont coutume de réclamer leur part du gâteau. Et gare à ceux qui n'entendraient pas respecter le deal. "Les fraudeurs peuvent aller jusqu'à menacer les assurés. Et leur dire 'si ça se passe mal, je sais où tu es, je connais ton adresse. Et je peux aussi souscrire un crédit à la consommation à ton nom'", ajoute Maxence Bizien.

Des sanctions pénales allant jusqu'à cinq ans de prison

Cette détention d'informations personnelles par ces escrocs a d'ailleurs de quoi inquiéter compte tenu de leur profil présumé. "Ce sont des gens qui vivraient de l'activité criminelle. Donc est-ce que les données personnelles des assurés ne risquent pas d'être revendues sur le darknet ? On n'en sait rien", souligne Maxence Bizien. Quant à leur zone géographique de prédilection, difficile, là-encore, d'y voir très clair. "On suppose qu'ils sont plutôt en région parisienne. Car beaucoup de fausses factures ont été faites sur le dos de dentistes ou chirurgiens dentistes d'Île-de-France", éclaire toutefois Maxence Bizien. 

Enfin, le jeu s'avère particulièrement périlleux pour les curieux qui plongeraient la tête la première dans la fraude. Les sanctions prévues pour ce qui est considéré comme une complicité d'arnaques à l'assurance sont particulièrement sévères et peuvent atteindre cinq ans de prison, assortis de 375.000 euros d'amende.