En Russie, le dark web permet aux citoyens de contourner la censure et de s'informer

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Héloïse Goy, avec Alexis Patri
La Russie tient d'une main de fer les médias russes pour servir sa propagande dans la guerre en Ukraine et il est devenu très compliqué pour les Russes d'avoir accès à une véritable information. Beaucoup se tournent désormais vers le dark web, un web plus "clandestin", afin de contourner la propagande.

Souvent décrié et sources de nombreux fantasmes, le dark web (forme de "second web", plus clandestin) est de plus en plus utilisé en Russie. Alors que le Kremlin a bloqué plusieurs médias et réseaux sociaux et alimentent une propagande déconnectée de la réalité de la guerre en Ukraine, le dark web permet aux Russes de s'informer. Une mise à distance du discours officiel facilitée depuis que certains médias et réseaux sociaux ont lancé des déclinaisons de leurs services sur le dark web. 

BBC, New York Times, Deutsche Welle et Radio Free Europe sur le dark web

Ces déclinaisons qui passent par le navigateur TOR, un réseau informatique qui permet d'accéder au dark web et qui protège l'identité et la localisation de ses utilisateurs. Face à la censure de l'information du Kremlin, plusieurs médias comme la BBC, le New York Times, la Deutsche Welle et Radio Free Europe ont relancé leurs services sur Tor, pour permettre aux Russes de suivre l'actualité. 

Du côté des réseaux sociaux, bloqués en Russie depuis la semaine dernière, le dark web joue aussi un rôle. Après Facebook (qui avait déjà une version sur Tor depuis longtemps qui est toujours accessible en Russie), Twitter vient de lancer un site encore plus sécurisé sur ce navigateur du dark web. Les Russes peuvent donc continuer à publier des posts et à s'informer sur Facebook et Twitter.