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Sommé par la justice française d'améliorer les mesures sanitaires dans ses entrepôts, Amazon avait préféré fermer ses sites par précaution. Les six centres de distribution rouvrent progressivement à partir de mardi, sur la base du volontariat et avec l'accord des syndicats.

C’est le jour-J pour les employés d’Amazon. Pour la première fois depuis le 16 avril, les portes des six centres de distribution français du géant américain ont rouvert mardi matin. Les entrepôts, fermés à la suite de la décision de la justice française qui enjoignait la société de e-commerce à revoir ses mesures sanitaires liées au coronavirus, vont reprendre leur activité progressivement. Un plan de reprise sur trois semaines validé par les syndicats, qui restent tout de même vigilants quant aux nouvelles conditions de travail.

Une reprise sur le principe du volontariat

La reprise dans les centres de distribution a fait l'objet d'un accord entre la direction et les syndicats d'Amazon. Elle s'organise en trois vagues. Dès mardi, un tiers des quelque 10.000 employés du groupe revient au travail (salariés et intérimaires). Un retour uniquement sur le principe du volontariat. Puis, la semaine prochaine, direction et syndicats ont fixé comme objectif entre 50 et 80% des effectifs, avant de passer à 100% au 3 juin.

 

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"C'est du volontariat donc c'est pour ça qu'on accepte cette reprise. Après, la prévention des risques, ça ne se limite pas à mettre du scotch, des gants, des masques et du gel", souligne Harold Propin, délégué central CGT d'Amazon. Il insiste notamment sur la nécessaire gestion des risques psychosociaux. "Toutes les mesures qui ont été mises en place impliquent une modification des conditions de travail des salariés. Cela a un impact sur leur état mental et psychique et, jusqu'ici, ça n'a pas été suffisamment pris en compte par la direction."

Une fermeture volontaire

À la suite de la plainte du syndicat Sud Commerce, la justice a obligé Amazon à procéder à une évaluation des risques professionnels liés à l'épidémie de Covid-19, et lui a demandé en attendant de se limiter à la livraison des produits "essentiels", sous astreinte de 100.000 euros par infraction. Le géant du commerce en ligne, jugeant impossible de se plier à cette contrainte sans risquer d'infraction, avait préféré fermer ses entrepôts, tout en poursuivant les livraisons depuis ses plateformes à l'étranger et certains sites français non concernés par l'injonction.

Une prime horaire pour les volontaires

Toutefois, la direction d'Amazon souhaite retrouver une activité normale le plus rapidement possible. Si le seuil de 50% n'est pas atteint la semaine du 25 mai grâce au volontariat, "la direction se réserve tout de même le droit de 'réquisitionner' des CDI", indique Harold Propin. Pour inciter les employés à revenir et accélérer la reprise, Amazon a donc décidé de maintenir, pour les volontaires, la prime de deux euros de l’heure mise en place au début de la crise sanitaire dans ses entrepôts.

Sur place, les travailleurs trouveront des sites réaménagés après la consultation entre la direction et les partenaires sociaux. La justice avait pointé des manquements de sécurité, notamment dans les vestiaires ou aux portiques d'entrée, dispositifs qui ont donc été adaptés pour respecter la distanciation sociale. Quant aux salariés des entrepôts qui ne souhaitent pas travailler immédiatement, ils resteront payés à 100% par Amazon le temps qu'ils reviennent.