Amazon s'accorde avec les syndicats pour une réouverture en France à partir du 19 mai

Les six entrepôts d'Amazon en France sont fermés depuis le 16 avril.
Les six entrepôts d'Amazon en France sont fermés depuis le 16 avril. © AFP
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avec AFP , modifié à
Alors que les six entrepôts d'Amazon en France sont fermés depuis le 16 avril, le géant américain du commerce en ligne travaille sur une "réouverture progressive", après un accord avec les syndicats sur les conditions de reprise de l'activité. 

Amazon a finalement conclu un accord avec ses partenaires sociaux pour rouvrir en toute sécurité et progressivement ses six entrepôts en France, fermés depuis le 16 avril en plein épidémie de coronavirus à la suite de deux décisions de justice, une amorce de dialogue social dont se félicitent vendredi les syndicats. "Les organisations syndicales CFDT, CGT, FO et SUD et la direction d'Amazon viennent de s'accorder sur les conditions de reprise de l'activité des six entrepôts implantés sur notre territoire, à partir du 19 mai", ont annoncé triomphalement les syndicats, avant même que l'entreprise ait communiqué.

Amazon a confirmé pour sa part finaliser "actuellement des discussions avec les représentants du personnel et les Comités sociaux et économiques de l'entreprise (des) sites" en vue d'une "réouverture progressive des centres de distribution à partir du 19 mai". Les six entrepôts d'Amazon en France sont fermés depuis le 16 avril, après deux jugements enjoignant à l'entreprise de procéder à une évaluation des risques liés au coronavirus avec les représentants du personnel.

Des manquements de sécurité pointés par la justice

La justice pointait des manquements de sécurité, notamment dans les vestiaires ou aux portiques d'entrée et surtout demandait à Amazon de consulter les représentants du personnel et non d'imposer unilatéralement des mesures. Selon les syndicats, "la reprise sera progressive. Elle se fera sur le principe du volontariat, avec des mesures incitatives". Les modalités précises de cette reprise, notamment la "montée en charge" du nombre de salariés appelés à travailler dans les entrepôts doit être finalisée lundi lors de CSE (comités sociaux et économiques). 

La Cour d'appel de Versailles avait confirmé le 24 avril l'ordonnance du 14 avril qui imposait à Amazon de procéder à une évaluation des risques professionnels liés à l'épidémie de Covid-19, et lui demandait en attendant à se limiter à des produits essentiels (informatique, santé, nutrition, épicerie ...) sous astreinte de 100.000 euros par infraction. Le géant du commerce en ligne, jugeant impossible de se plier à cette contrainte sans risquer d'infraction, avait préféré fermer ses entrepôts, tout en poursuivant les livraisons depuis ses plateformes à l'étranger et certains sites français non concernés par l'injonction. 

"Cet accord ne doit pas être l'exception mais l'amorce d'un dialogue social" 

Dès lors, une sorte de bras de fer semblait engagé entre Amazon, le gouvernement français et les syndicats, dont l'accord intervenu vendredi marque la sortie. "C'est le bout du tunnel, j'avoue que je n'y croyais pas", a réagi Laurent Degousée de Sud-Commerce, à l'origine des plaintes devant la justice.

Dans une allusion à la réticence légendaire du géant du commerce en ligne à négocier avec les syndicats, la CFDT estime même que "l'évolution positive de cette négociation est une étape importante dans l'acculturation de cette entreprise à notre pays, à ses règles, et aux exigences de la CFDT pour un monde du travail vivable et digne." Reste à transformer l'essai : il aura fallu deux décisions de justice et la fermeté du gouvernement pour amener Amazon à s'entendre avec les organisations syndicales. Pour la  CFDT, "cet accord ne doit pas être l'exception d'une crise mais l'amorce d'un dialogue social durable et loyal".