Coronavirus : réanimations et hospitalisations toujours en baisse en France

La France voit une nouvelle le nombre d'hospitalisations et de réanimation baisser.
La France voit une nouvelle le nombre d'hospitalisations et de réanimation baisser.
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avec AFP , modifié à
Tandis que le déconfinement se poursuit en France, les hospitalisations et les réanimations poursuivent leur baisse, a annoncé ce mardi soir le Directeur général de la santé Jérôme Salomon. Au niveau mondial, l'OMS a accepté une enquête indépendante sur sa gestion de la crise.
L'ESSENTIEL

Tandis que le déconfinement se poursuit, les réanimations et les hospitalisations sont toujours en baisse en France ce mardi. Les fidèles vont pouvoir bientôt réinvestir les églises, les synagogues et les mosquées, après que le Conseil d'État a ordonné au gouvernement de lever l'interdiction "générale et absolue" de réunion dans les lieux de culte. En revanche, la tenue d'un second tour des municipales au mois de juin n'est toujours pas décidée. Mardi, le Conseil scientifique a estimé que c'était possible, mais avec des conditions de sécurité drastiques.

Au niveau européen, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont présenté un plan de relance de 500 milliards d'euros lundi afin d'aider l'UE à surmonter la crise engendrée par la pandémie, qui a fait plus de 318.500 morts dans le monde, dont plus de 28.000 en France. Enfin, l'Organisation mondiale de la Santé a adopté mardi une résolution prévoyant une "évaluation indépendante" de la réaction de l'agence onusienne à la pandémie de nouveau coronavirus.

Les principales informations à retenir

  • Les hospitalisations et les réanimations sont une nouvelle fois en baisse
  • Le Conseil scientifique n'est pas opposé à un second tour des municipales en juin
  • Le Conseil d'Etat ordonne de lever l'interdiction "générale et absolue" de réunion dans les lieux de culte
  • Emmanuel Macron et Angela Merkel proposent un plan de relance européen de 500 milliards d'euros

Baisse des réanimations et des hospitalisations en France

Lors de son point presse ce mardi, le Directeur général de la santé Jérôme Salomon a indiqué que les soldes des hospitalisations et les réanimations étaient négatifs. Dans le détail, on dénombre 547 patients en milieu hospitalier en moins ces dernières 24 heures, soit un total de 18.468 personnes. En ce qui concerne les réanimations, le solde est également négatif avec 104 cas graves en moins depuis le dernier pointage. Pas moins de 1.894 personnes sont donc actuellement dans ces services.  

Tandis que 25 nouveaux clusters ont fait leur apparition sur le territoire depuis la mise en place du déconfinement, le numéro deux du ministère de la Santé a en outre indiqué qu'"aujourd'hui, nous n'avons pas le signal d'une deuxième vague". Ce qui ne l'a pas empêché de rappeler que le Covid-19 "est toujours là". 

Quant à la mortalité, les chiffres donnés ce mardi par la DGS sont à la baisse en raison d'un "retraitement des données" dans les établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS). On dénombre donc désormais 28.022 décès du coronavirus sur le territoire, contre 28.239 lundi, dont 17.714 à l'hôpital et 10.308 dans les ESMS.

Huit nouveaux foyers de contamination dans le Grand Est

Alors que le déconfinement se poursuit en France, huit nouveaux foyers de contamination de coronavirus ont été identifiés dans la région Grand Est depuis le 11 mai, premier jour de déconfinement en France, ont annoncé mardi l’Agence régionale de santé (ARS) et la préfecture de région. Quatre départements de la région sont concernés : un "cluster" a été identifié en Haute-Marne, "quatre en Moselle, deux dans le Bas-Rhin, un en Meuse", a listé Marie-Ange Desailly-Chanson, directrice générale de l’ARS du Grand-Est lors d’une conférence de presse. Le nombre de cas par cluster s'étend de trois à seize maximum pour un des foyers identifiés en Moselle. 

La directrice est restée prudente quant à un lien entre l'apparition de ces nouveaux cas et le début du déconfinement. "Possiblement certains existaient avant", le délai moyen d'incubation du virus étant de "sept à dix jours".

Le Conseil scientifique pas opposé à un second tour en juin mais...

Le Conseil scientifique n'est pas opposé à la tenue du second tour des élections municipales en juin, mais juge nécessaire une nouvelle évaluation des conditions sanitaires 15 jours avant la date retenue du scrutin, selon l'avis rendu au gouvernement, et publié mardi.

"Cette évaluation pourrait alors motiver, selon ses résultats, une nouvelle interruption du processus électoral", avertit le Conseil scientifique dans son rapport. Il met également en garde contre les "risques sanitaires importants" liés à la campagne électorale, qui devra être "profondément modifiée".

Invité du journal de la mi-journée sur Europe 1, Christophe Bouchet, le maire de Tours, est "d’avis que c’est pas très sérieux" d'organiser les municipales en juin. Son analyse à réécouter ci-dessous :

Vers une fin de l'interdiction de réunion dans les lieux de culte

Le Conseil d'État a ordonné lundi au gouvernement de lever l'interdiction "générale et absolue" de réunion dans les lieux de culte, mis en place dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, en raison de son "caractère disproportionné". 

Saisie en référé par plusieurs associations et requérants individuels, la plus haute juridiction administrative a estimé dans une ordonnance que cette interdiction porte "une atteinte grave et manifestement illégale" à la liberté de culte et enjoint le gouvernement de la lever "dans un délai de huit jours". Comment cela va-t-il se passer dans les églises, mosquées et synagogues ? Eléments de réponses par ici :

Quatorzaine sur une base "volontaire" à partir du 20 mai pour les Français arrivant de l'étranger 

Les voyageurs français et résidents permanents en France arrivant de l'étranger hors UE seront invités à se soumettre à une quarantaine de 14 jours sur une base "volontaire" à compter du mercredi 20 mai. "A partir de mercredi, nous allons demander aux Français (..) qui rentrent en France et (à ceux) qui résident en France de se soumettre volontairement à une quatorzaine", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur la chaîne LCI, en précisant que cette mesure concernait des retours depuis "l'extérieur de l'Union européenne".

"Cette initiative sera une initiative autonome, sur la base de la responsabilité personnelle, et cette quatorzaine pourra s'effectuer au domicile ou dans le lieu choisi" par le voyageur de retour en France, a-t-il ajouté. Plus d'infos dans notre article par ici

Conforama dans une situation très difficile 

L'enseigne d'ameublement Conforama, déjà en difficulté avant la crise, a vu sa situation s'aggraver ces dernières semaines. Sa survie est désormais menacée selon les syndicats, tandis que son concurrent But nourrit des "projets d'alliance" avec lui.

Les syndicats de Conforama ont par ailleurs accusé la banque BNP Paribas, ce week-end, de faire risquer la faillite à l'enseigne, qui compte plusieurs milliers de salariés en France et dont dépendent environ 20.000 emplois chez fournisseurs et fabricants. L'entreprise avait déjà annoncé en juillet dernier la fermeture de 42 magasins (enseignes Conforama et Maison Dépôt), ainsi que 1.900 suppressions de postes sur 9.000.

Renault envisagerait de fermer quatre sites en France

Malgré une aide de l'État à hauteur de cinq milliards d'euros, le groupe Renault envisagerait de fermer quatre sites en France, selon une information du Canard Enchaîné. "Quatre usines seraient fermées en France : Choisy-le-Roi, Dieppe et les Fonderies de Bretagne, pour commencer. Le gros morceau, Flins (....), viendra plus tard", affirme l'hebdomadaire, sans citer de source. Interrogée par l'AFP, la direction n'a pas souhaité faire de commentaire. Pas de commentaire non plus au ministère de l'Economie. 

L'été n'arrêtera pas la pandémie

Les beaux jours ne changeront rien à l'affaire. D'après une étude menée par des chercheurs de l'université américaine de Princeton, parue lundi dans la revue "Science", "le coronavirus se propagera vite, quelles que soient les conditions climatiques". "Nous prévoyons que les climats plus chauds et humides ne ralentiront pas le virus dans les stades initiaux de la pandémie", explique la première autrice de l'étude, Rachel Baker. 

En l'absence de mesures de contrôle ou de vaccin, disent les auteurs de cette étude, le coronavirus va donc contaminer progressivement une plus grande partie de la population. C'est seulement après qu'il pourrait devenir saisonnier, comme ses cousins.

Paris et Berlin proposent un plan massif au niveau européen 

Après un après-midi en visio-conférence, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont présenté lundi une "initiative franco-allemande" : un plan de relance de 500 milliards d'euros afin d'aider l'Union européenne à surmonter la crise engendrée par la pandémie, via un mécanisme inédit de mutualisation de la dette européenne. Une proposition défendue quelques heures plus tard au micro d'Europe 1 par la secrétaire d’Etat aux Affaires Européennes, Amélie de Montchalin, qui a estimé qu'"aucun pays ne peut se sortir seul" dans cette crise. 

Une fois que l'ensemble des États membres de l'UE auront approuvé ce plan, ces 500 milliards d'euros doivent être répartis entre les secteurs et les régions les plus touchés. "Il ne s'agirait pas de crédit mais de dépenses budgétaires attribuées aux régions les plus touchées par le Covid-19. Il est important que l'Union européenne mette de l'argent à disposition. Il faudra bien sûr ensuite rembourser cet argent", a expliqué Angela Merkel. Mais il s'agit bien, a précisé Emmanuel Macron, de "transferts", ce qui signifie que ce ne sont pas nécessairement les bénéficiaires de ces aides qui auront à les rembourser.

L'OMS approuve une enquête indépendante, nouvelle passe d'armes entre les Etats-Unis et la Chine

Les 194 pays membres de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont adopté mardi une résolution prévoyant une "évaluation indépendante" de la réaction de l'agence onusienne à la pandémie de nouveau coronavirus. Les contours de cette enquête indépendante, qui devra passer au crible "les mesures prises par l'OMS face à la pandémie et leur chronologie", restent cependant flous. L'OMS et son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sont sous pression constante des Américains, qui leur reprochent de s'être "plantés" dans la gestion de la pandémie. 

Symbole de cette vive tension : la Chine et les Etats-Unis ont continué leurs joutes verbales ce mardi. Pékin a accusé Donald Trump de "se soustraire à ses obligations" envers l'OMS, après des menaces du président américain. Le locataire de la Maison-Blanche avait déjà suspendu mi-avril le financement américain de l'OMS et a menacé lundi de le geler indéfiniment, si l'agence onusienne ne s'engageait pas à des "améliorations notables" dans un délai de 30 jours. La Russie a également dénoncé des tentatives américaines de "casser" l'OMS, ajoutant un peu plus à la cacophonie ambiante. 

Plus de 320.200 morts dans le monde 

La pandémie provoquée par le nouveau coronavirus a fait au moins 320.255 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles mardi à 19 heures GMT. Plus de 4.850.670 cas de contamination ont été officiellement diagnostiqués dans 196 pays et territoires depuis le début de l'épidémie. Ce chiffre ne reflète toutefois qu'une fraction de leur nombre réel, beaucoup de pays ne testant que les personnes qui requièrent une prise en charge hospitalière. Au moins 1.770.500 malades sont aujourd'hui considérés comme guéris.

Depuis le comptage réalisé la veille, 4.242 nouveaux morts et 90.108 nouveaux cas ont été recensés. Les pays qui ont enregistré le plus de nouveaux décès sont les États-Unis (1.305), le Brésil (674) et le Royaume-Uni (545).

Les États-Unis, sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 91.179 décès pour 1.519.986 cas. Au moins 283.178 personnes ont été déclarées guéries. Les autres pays les plus endeuillés sont le Royaume-Uni avec 35.341 morts pour 248.818 cas, l'Italie avec 32.169 morts (226.699 cas), la France avec 28.022 morts (180.809 cas) et l'Espagne avec 27.778 morts (232.037 cas). Parmi les pays les plus durement touchés, la Belgique est celui qui déplore le plus grand nombre de morts par rapport à sa population, avec 79 décès pour 100.000 habitants, suivie par l'Espagne (59), l'Italie (53), le Royaume-Uni (52) et la France (43).