Les syndicats sont convaincus que, malgré l'aide de l'Etat, la crise va bouleverser l'activité d'Air France. 1:19
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Carole Ferry édité par Antoine Cuny-Le Callet
Alors que le gouvernement a annoncé un plan d'aide de sept milliards d'euros pour le groupe Air France-KLM, direction et salariés se réjouissent. Au micro d'Europe 1 samedi, le délégué syndical FO-Air France Christophe Malloggi a néanmoins rappelé que la crise actuelle pourrait avoir des conséquences sociales considérables.

Face au coronavirus, la situation économique des entreprises françaises se dégrade. Air France-KLM devrait percevoir sept milliards d'euros, en prêts bancaires garantis par l'État et en prêts direct de l'État, pour traverser la crise. Si les leaders syndicaux sont soulagés par cette aide, ils admettent qu'elle aura des conséquences profondes sur l'activité du groupe : "Au regard de l’ampleur du remboursement que nous aurons à fournir, quoiqu'il arrive il faut que l'entreprise soit plus efficace", déclarait samedi Christophe Malloggi du syndicat FO-Air France, ajoutant : "C'est certain qu'il faudra repenser notre activité."

Direction et salariés d'Air France-KLM sont en proie à des sentiments mitigés. Samedi, le directeur général Benjamin Smith louait l'aide de l'Etat tout en affirmant qu'un retour à la normale n'interviendra "pas avant deux ans, peut-être même un peu plus".

Les syndicats seront "vigilants"

"C'est une très bonne chose", s'enthousiasme lui-aussi Christophe Malloggi au micro d'Europe 1. "La décision a été prise relativement vite, c'est l'une des premières entreprises pour lesquelles le gouvernement fait cette aide", poursuit le délégué syndical en précisant que l'entreprise était en manque de liquidités. Le trafic aérien de la compagnie s'est en effet réduit comme peau de chagrin, 2 à 3% du programme normal d'un mois d'avril selon les chiffres avancés par Benjamin Smith.

Le contexte économique pourrait néanmoins avoir des conséquences sociales. Christophe Malloggi assure que les représentants syndicaux seront "très vigilants à ce qu'il n'y ait pas de restructuration violente [et] à ce que l'intérêt des salariés soient protégés".

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a quant à lui qualifié cette aide "d'historique" et a écarté, pour l'heure, toute nationalisation d'Air France.