Aurore Bergé sur Europe 1 2000*1000 13:45
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Ariel Guez , modifié à
À l’issue d'une mission lancée après le Grand débat, Aurore Bergé remet ce lundi un rapport à Edouard Philippe sur la démocratisation de la culture. Au micro d'Europe 1, la députée des Yvelines bat en brèche une partie de ses 60 propositions, insistant sur la place que l'audiovisuel public doit avoir et l'importance à accorder à la petite enfance.
INTERVIEW

À la suite du Grand débat national, le Premier ministre a confié à la députée Aurore Bergé une mission auprès du ministre de la Culture. L'objectif est simple : favoriser l'accès de tous à la culture. Au micro de Philippe Vandel sur Europe 1, la députée des Yvelines est revenue sur plusieurs des 60 mesures du rapport qu'elle remet ce lundi à Edouard Philippe.

"Chaque enfant dans notre pays devrait avoir accès à la culture"

Proposition numéro un : introduire la notion de "santé culturelle" dans les carnets de santé. "Il se passe énormément de choses dans les 1.000 premiers jours de la vie d'un enfant. Et si durant cette période, vous n'avez pas été mis en contact avec le son, avec la musique, avec le mouvement, avec le livre, et bien il y a quelque chose qui vous a manqué dans votre construction du tout jeune enfant", justifie Aurore Bergé au micro d'Europe 1. 

La députée des Yvelines reprend ce concept d'une proposition de la psychanalyste Sophie Marinopoulos, formulée l'an dernier, insistant sur un éveil culturel adapté aux tout-petits. "Aujourd'hui, dans un carnet de santé, vous avez énormément de recommandations qui sont faites. Parler de "santé culturelle", c'est dire que chaque enfant dans notre pays devrait avoir accès à la culture". 

L'audiovisuel public : "une force de frappe inouïe"

Pour Aurore Bergé, l'audiovisuel public "est une force de frappe inouïe pour permettre la démocratisation culturelle". "Et il faut penser l'audiovisuel public de cette manière-là", a-t-elle lancé. Interrogée par Philippe Vandel sur les audiences relativement faibles d'Arte, qui diffuse pourtant quotidiennement des programmes culturels, Aurore Bergé contre-balance. "Arte a beaucoup progressé ces dernières années, et l'audience de leurs réseaux sociaux est plutôt dans la trentaine, ce qui est très intéressant à regarder", explique-t-elle. 

"Mais ça veut dire qu'il faut aussi que la culture soit sur les carrefours d'audience, là où les gens regardent la télévision. Il faut que ce soit sur France 2, il faut que ce soit sur France 3", affirme-t-elle, rappelant que "l'audiovisuel public, c'est près de la moitié du ministère de la Culture".

L'Éducation aux médias au programme pour les enseignants

La députée propose également dans son rapport la remise d'un "passeport culturel" à tous les élèves de CM1, ou le fait de parrainer chaque lycée par un auteur, et chaque collège par un artiste du département.  Aurore Bergé propose également d'intégrer l'Éducation aux médias et à l'information (EMI) dans la formation des enseignants. "Avant de pouvoir transmettre, il faut aussi pouvoir être formé sur quels sont les médias et surtout sur ce qui n'est pas un média", justifie la députée.

"On a un volume tel de contenus disponibles qu'on arrive plus à distinguer ce qui est de l'information et ce qui n'est pas de l'information [...] On a besoin de former les enseignants pour qu'ils puissent le transmettre", poursuit Aurore Bergé, affirmant que, "dans la situation où on se retrouve, il n'y a plus le choix".