Versailles 1:39
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Sophie Eychenne et Diane Shenouda
Le château de Versailles a rouvert au public samedi. Mais avec seulement 500 visiteurs par heure contre plusieurs milliers en temps normal - afin de respecter les mesures de précaution sanitaire -, il se dévoile comme rarement aux yeux des chanceux qui ont pu franchir les grilles. 
REPORTAGE

Après 82 jours de fermeture, l’une des plus belles vitrines de la France est de nouveau visible. Le château de Versailles qui accueille 8 millions de visiteurs chaque année a rouvert ses portes samedi. Avant le confinement le château accueillait plus de 4.000 visiteurs par heure, contre seulement 500 désormais pour respecter les mesures de précaution sanitaire contre le Covid-19. À terme, la direction envisage de monter à 1.000 visiteurs par heure.

Versailles à son rythme

Pour les amoureux du patrimoine, il ne fallait absolument pas manquer cette aubaine. Moins de monde, c’est aussi la liberté de déambuler dans les salons et le parc sans se presser. "La galerie des Glaces a été dépoussiérée pendant le confinement, on avait très envie de la voir", confie une visiteuse. Franck est venu spécialement d’Epernay : "On ne prend jamais le temps, si on s’arrête 30 secondes, on sent que ça gène derrière. On s’est précipité pour venir, en se disant que l’on aurait le temps de prendre des photos et de suivre l’audioguide sans brûler d’étape."

Prendre le temps d’étudier chaque détails des peintures, des sculptures, tout en suivant le corridor qui a été mis en place pour éviter les croisements, permet une autre approche du palais, reconnaît Thierry Gosseron, l'administrateur du Château de Versailles. "On remarque que les visiteurs sont plus contemplatifs que d’habitude. Ce corridor leur sert de guide, et c’est une petite révolution que l’on est en train d’expérimenter."

Des équipes sur le pied de guerre

Pour permettre au château de rouvrir dès que les autorités le permettraient, les équipes ont travaillé d’arrache-pied pendant le confinement. "Les jardiniers sont venus travailler en petit nombre parce que c’était la pleine saison des plantations et de l’arrosage des arbres, on ne pouvait pas abandonner ces jardins à eux-même", confie Catherine Pégard, la présidente de l'établissement public du château. "De la même manière, l’horloger est venu toutes les semaines remonter les pendules. Si les mécanismes s’enraillent, elles s’arrêtent et l’on ne pouvait pas livrer Versailles au silence !"

Le temps a laissé des traces dans le parc, encore sauvage ici et là, comme en témoigne le responsable du Jardin anglais et du Hameau de la Reine : "Il y a plein de choses que l’on a dû faire à la dernière minute, lorsque l’on a appris que ça allait rouvrir. On fait le maximum pour que le jardin soit le plus beau possible".  Le confinement aura au moins permis de faire quelques travaux de rénovation dans les fontaines.

De son côté, la direction espère vite relancer la machine, alors que le château a déjà perdu plus de la moitié de ses recettes de l’année.