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Nicolas Carreau, édité par Mathilde Durand , modifié à
Les maisons d'éditions commencent à révéler les dates de sorties de leurs best-sellers après le confinement, initialement repoussées pour cause de coronavirus. "C'est le mieux qu’on puisse faire pour aider la librairie", assure Manuel Carcassonne des éditions Stock. 

Les mesures de confinement découlant de l'épidémie de coronavirus ont mis à l'arrêt l'industrie culturelle en France. Les libraires ont fermé leurs portes et les éditeurs ont repoussé la sortie de leurs nouveautés. Notamment celles des best-sellers, les livres à fort potentiel commercial, enjeu de taille pour les maisons d'éditions. "Le commerce électronique pour le livre en France est assez faible", explique Manuel Carcassonne, directeur des éditions Stock. "La vérité sociale et économique de ce métier c’est que tout ne recommencera que quand les librairies rouvriront leurs portes."

Les best-sellers attendent le top départ

Si la réouverture des librairies devrait être effective le 11 mai, début du déconfinement progressif annoncé, les éditeurs n'entendent pas sortir leurs nouveautés dès cette date. Il faut trouver un compromis pour laisser le temps aux points de vente de se préparer. Ainsi, ce sera le 20 mai pour le nouveau roman policier de Bernard Minier, aux éditions XO, La Vallée, initialement prévu pour le 2 avril. L'auteur reprend son héros récurrent, Martin Servaz, pour une enquête sur une série de meurtres dans un lieu coupé du monde. 

Le 26 mai, le poids lourd français Guillaume Musso revient également avec La vie est un roman, chez Calmann-Lévy. Et le lendemain, c'est Joël Dicker qui publiera son nouveau roman, L'énigme de la chambre 622, une enquête sur un cold-case dans un palace des Alpes. Le nouvel ouvrage de l'auteur de L'affaire Harry Quebert était prévu le 25 mars mais les éditions de Fallois ont annoncé un report au 27 mai. 

Enfin, le 3 juin chez Lattès, un poids lourd international sera de retour : Patricia Cornwell, l'auteure au cent millions d'exemplaires vendus. Avec Quantum, elle démarre une nouvelle série avec une nouvelle héroïne.

Les livres, seules nouveautés culturelles de l'été  

Les éditions Stock ont reporté la sortie de 60 à 70% des nouveautés prévues. Manuel Carcassonne espère pouvoir publier dès le 27 mai un ouvrage fort : les mémoires de Woody Allen. "Un livre que j’ai beaucoup annoncé et qui sera entouré de pas mal de promotion", ajoute-t-il. La publication de ces mémoires avait fait scandale, le réalisateur étant accusé d'abus sexuels par sa fille adoptive. Une filiale américaine de la maison d'édition Hachette avait renoncé à cette publication en mars dernier, aux Etats-Unis. 

Les observateurs estiment à 700 le nombre de nouveaux livres qui devraient sortir à la fin du confinement ou dans les mois à venir. "C’est le mieux qu’on puisse faire pour aider la librairie à la fois en allégeant les sorties, mais aussi en leur donnant des nouveautés importantes qui leur permettent de refaire du chiffre d’affaires avant l’été, et j’espère surtout pendant l’été", explique Manuel Carcassonne. 

"Le livre va être la seule industrie culturelle qui va fonctionner à partir de mi-mai, la seule nouveauté que les Français auront en matière de culture. Il n'y aura ni cinéma, ni expositions, ni concerts", rappelle-t-il. 

Les éditions Stock ont également parié sur la nouveauté en acquérant le journal de confinement de l'auteure chinoise Fang Fang, résidant à Wuhan, au cœur de l'épidémie. Un ouvrage "avec beaucoup de sensibilité et de puissance", raconte Manuel Carcassonne. "C'est un livre très fort, nous essayons de le sortir le plus vite possible c’est-à-dire fin août début septembre." Cette dernière a été accusée de trahison en Chine après avoir vendu son manuscrit à un agent littéraire américain.