Comme de nombreux petits commerces, les libraires souffrent de la crise du coronavirus. L’éditeur Antoine Gallimard, l’un des géants du secteur du livre, dit même craindre "une vague de faillites" de libraires et de maisons d’édition, la semaine dernière. Guillaume Husson, délégué général du syndicat de la librairie française, estime qu’il faudra trouver "entre 20 et 30 millions d’euros" pour compenser les pertes.
"Nous considérons que les pertes des librairies sur un mois sont situées entre 10 et 15 millions d’euros. Si elles sont fermées deux mois, il faudra trouver entre 20 et 30 millions d’euros", a-t-il chiffré, mercredi sur Europe 1.
Un fonds pour aider les libraires
Si les pouvoirs publics ont déjà annoncé des aides pour le secteur du livre, dont une enveloppe de 5 millions d’euros du ministère de la Culture, Guillaume Husson estime que le compte n’y est pas du tout. "Nous avons lancé un appel à la création d’un fonds de solidarité de la part des pouvoirs publics, de partenaires privés et des régions. Nous travaillons sur la constitution de ce fonds. Nous avons déjà près de 10 millions d’euros de la part du centre national du livre et d’une association d’éditeurs", assure-t-il. "Maintenant nous travaillons principalement avec les régions pour compléter le fonds."
"On a eu un élan de solidarité des grandes maisons d’édition"
En attendant de trouver l'argent nécessaire, les libraires ont pu limiter le casse grâce à l’aide des grandes maisons d’édition, mais ils ne pourront pas tenir beaucoup plus longtemps. "L’urgence est de repousser les paiements dus aux éditeurs fin mars-début avril. On a eu un élan de solidarité des éditeurs, surtout des grands groupes. Les échéances sont reportées au mois de juin", se félicite Guillaume Husson.
"Il faut maintenant reconstituer la trésorerie des libraires pour qu’elles puissent faire face au mur d’endettement qui se profile à l’été", craint-t-il.
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"Un appel à la solidarité des clients"
Le délégué du syndicat général de la librairie française a également appelé à la solidarité des lecteurs. "Plusieurs librairies ont mis en place un système de précommande. Certaines villes ont aussi pris des initiatives pour commander à des libraires. C’est un appel à la solidarité des clients qui sera nécessaire lors de la reprise", lance-t-il. "Chaque jour qui passe fragilise les libraires. Évidemment tous les libraires ont hâte de la réouverture de leurs commerces."