Aude : un mois après les incendies dévastateurs, les viticulteurs se préparent à des heures difficiles
Les gigantesques feux dans l'Aude ont été un véritable cauchemar. Plus de 16.000 réduits en cendres, causant la mort d'une personne et ravageant d'immenses plants de vigne. Ainsi, les viticulteurs, qui ne pourront sûrement pas vendre leur récolte cette année, s'attendent au pire. Reportage Europe 1 sur la commune de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse.
"Oh non, c'est incroyable. Oh non la colline, elle est complètement cramée. Tout ça, ça a été mangé." Ce sentiment de désespoir, c'était celui de Jean-Marc, cet habitant de l'Aude qui, le 10 août dernier, découvrait l'étendue des dégâts provoqués par les gigantesques incendies qui ont brûlé plus de 16.000 hectares.
Et parmi les victimes de cette catastrophe, les viticulteurs accusent le coup : plus de 1.500 hectares de vignes ont été ravagées par les flammes. Et pour celles épargnées par les flammes, le nuage de cendres a recouvert le raisin, ce qui pourrait le rendre invendable.
Des rues désertes en pleine période de vendange
À Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, à cette période de l'année, on devrait assister aux balais des tracteurs et des saisonniers, où tout le monde s'affaire pour les vendanges. Mais là, rien. Des rues désertes car les victimes ont tout perdu.
"Le feu est parti à 200 mètres du domaine. On était vraiment dans le front du feu sur les six hectares de vigne, autant dire qu'il n'y a plus rien", explique Laurent Bachevillier, gérant du Domaine les Cascades.
Dans son malheur, il a tout de même pu compter sur la générosité de confrères moins sinistrés. "Je presse des raisins de Syrah qu'on m'a donnés la semaine dernière. On parle de 750 kilos, ce qui va faire 750 bouteilles", poursuit-il.
Des bouteilles invendables ?
Problème, ces bouteilles seront peut-être invendables. Certains craignent ainsi le pire économiquement. "J'ai des parcelles qui n'ont pas été touchées par le feu, mais il y a eu tellement de cendres que ça s'est posé sur les raisins. Maintenant, on nous dit que ce raisin ne sera pas commercialisable, parce qu'il y aurait ce goût de fumée qui ressortirait après coup", déplore Alex Izquierdo, autre viticulteur. Ce qui ne sera su que dans quelques semaines, lors de la vinification.
L'autre inquiétude pour ce cru 2025 concerne ici les éventuels effets des produits retardants largués par les avions Dash cet été sur les raisins. Un laboratoire devra donc les analyser, laissant un espoir pour les viticulteurs.