Facebook a noué un partenariat inédit avec la recherche publique (photo d'illustration). 1:25
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, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Le partenariat est inédit : le géant Facebook a agrégé et anonymisé des données rendant compte des déplacements de ses utilisateurs en France, afin de permettre à des chercheurs de comprendre comment l'épidémie se propage sur le territoire. "La méthodologie pourrait être applicable pour un deuxième pic éventuellement, mais aussi pour d'autres épidémies", estime une scientifique interrogée par Europe 1. 

Face à une crise sanitaire jamais vue, un partenariat tout aussi inédit. Pour lutter contre le coronavirus, des chercheurs français de l’Université Paris Sciences et Lettres (PSL) se sont en effet associé à d’autres organismes, comme l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) et l’Inserm, et travaillent à partir de données fournies par… le géant américain Facebook, afin de mieux anticiper la suite. 

"Comprendre comment l'épidémie peut se propager sur le territoire"

Ce partenariat inédit entre la firme américaine et la recherche publique n'est pas un hasard : avec 37 millions d’utilisateurs en France, la base de données du réseau social est une mine d’or pour les chercheurs. Dans le cadre du programme "Data for Good", lancé en 2017, Facebook a ainsi agrégé et anonymisé les données de déplacements tirées de nos téléphones, lors de différentes phases du confinement puis du déconfinement. Les chercheurs les croisent ensuite avec celles des admissions hospitalières.

"Ces données nous servent pour comprendre comment l’épidémie peut se propager sur le territoire, en fonction de comment les personnes se sont déplacées", explique Olga Mula, maître de conférences en mathématiques appliquées à l’Université Paris-Dauphine-PSL. "La méthodologie qui est en train d’être développée pourrait être applicable pour un deuxième pic, éventuellement, mais aussi pour d’autres épidémies."

"Un suivi des flux de population plus précis"

Et si ces recherches pourraient s'avérer décisives pour mieux anticiper de futures crises sanitaires, c’est notamment grâce aux données du réseau social, assure Laurent Massoulié, directeur de recherche à l’Inria. "Sans aller jusqu’à savoir où est précisément chaque personne, on a un suivi des flux de population qui est plus précis que ce qu’on a pu faire par le passé", explique-t-il. 

Seul problème : il y a tellement de données qu’il a fallu du temps pour les traiter. Le groupe de recherche s'est donc retrouvé obligé de simplifier un peu ses modèles épidémiologiques pour y faire rentrer cette masse d'information. Mais il espère quand même publier ses premiers résultats dans les prochaines semaines.