Football : que manque-t-il au PSG pour être à la hauteur en Ligue des champions ?
Le PSG est en grand danger sur la scène européenne. Après leur défaite face au Bayern Munich mardi soir (1-0), les Parisiens sont proches d'une élimination en Ligue des champions. Les nouvelles recrues ont encore du mal à s'illustrer, notamment dans les cages, où le PSG cherche une certaine stabilité.
Le PSG encaisse trop de buts en Ligue des champions et manque de réalisme devant. Cela s'est encore vu mardi soir, sur la pelouse de l'Allianz Arena du Bayern Munich, avec une défaite 1-0 à la clé . Il faut donc se rendre à l’évidence : il manque, sans doute, un grand gardien au Paris Saint-Germain. L’Italien Gianluigi Donnarumma n’est pas toujours impérial, et son habituel remplaçant, le Russe Matvey Safonov, titularisé mardi soir à la surprise générale, a commis une grossière erreur permettant au Bayern Munich de marquer l'unique but de la rencontre.
"Quand on met deux gardiens en concurrence, on fait deux mauvais gardiens"
La hiérarchie des gardiens au PSG n’est pas claire. Or, mettre deux gardiens en concurrence, comme cela a été souvent le cas à Paris par le passé (Sirigu et Buffon, Trapp et Aréola, Navas et Donnaruma), ce n’est pas une bonne idée, confirme à Europe 1 l’un des anciens titulaires du poste au PSG, Jean-Michel Moutier. "Il y a un problème de niveau à Paris. Depuis que le Qatar est là, il n'y a que Navas, pour moi, qui a été un très bon gardien. C’est celui qui a fait le moins de faute possible. On a vu que quand Navas a joué, il a été très solide et Paris a été en finale de la Ligue des champions", rappelle-t-il.
Selon l'ancien gardien parisien, "Gianluigi Donnarumma a des réflexes extraordinaires mais vu son gabarit, on s’attend à une plus grande présence dans la surface. Quant au gardien russe, je pense qu’il ne maitrise ni la langue française, ni l’espagnol, or dans le commandement, cela peut être un handicap."
Ce qui est le plus surprenant, c’est que l'entraîneur Luis Enrique mette deux gardiens en concurrence pour un match de Ligue des champions. Jean-Michel Moutier n’est pas favorable à cette formule : "Depuis toujours, je suis pour un numéro 1 et un numéro 2 parce que généralement, quand on instaure une concurrence comme celle-là, on fait deux mauvais gardiens."
Le PSG "n'a plus de bon gardien", enchaîne Jacques Vendroux
Cette analyse est partagée par Jacques Vendroux, journaliste à Europe 1. "Le problème du PSG est malheureusement d’une simplicité enfantine. Le club n’a plus de bon gardien, c’est un problème", tranche-t-il. "J’ai connu des entraineurs par le passé qui me disaient : 'Pour avoir une bonne équipe, il faut un grand gardien et grand avant-centre'. Mais à Paris, il n’y a ni un grand gardien, ni un grand avant-centre", poursuit-il.
Celui qui est aux commandes du Studio des légendes chaque vendredi conclut : "Actuellement, ce qui se passe au PSG est naturel car ils ont un problème avec le poste de gardien et depuis dix ans, il y a toujours eu cette difficulté. Ils ont toujours engagé un deuxième gardien à égalité avec le premier. Dans toutes les grandes équipes du monde, il y a un grand gardien, un seul numéro 1 et le numéro 2 est un second couteau."
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Luis Fernandez "aime" cette équipe, malgré son manque d'efficacité
Deuxième chantier, le poste d’attaquant. Depuis le départ de Kylian Mbappé, il manque à Paris un vrai numéro 9. Ousmane Dembélé, Bradley Barcola et Randal Kolo Muani marquent peu, Gonçalo Ramos revient de blessure... Mais l’ancien entraineur du PSG Luis Fernandez, joint par Europe 1, garde espoir. "Il y a vraiment de la tristesse après ce match de Ligue des champions, on s’attendait à mieux mais je ne suis pas déçu", explique-t-il.
"Dans cette équipe, il y a des jeunes avec de la qualité, ces joueurs ont envie de montrer de belles choses. L’efficacité, c’est là-dessus qu’on porte un jugement plus négatif mais j’aime cette équipe, il faut attendre la fin de la saison pour juger", poursuit Luis Fernandez, certain que le vent peut tourner en faveur du PSG. "J’aime leur état d’esprit, cette intensité, cet engagement. Personne ne marche, tout le monde court, tout le monde travaille, et en plus ils ont de la qualité. Maintenant, il faut que cela se mette en place et qu’ils réussissent."
Six victoires en 17 matches de Ligue des champions pour Luis Enrique
Le Paris Saint-Germain devra sans doute recruter, soit cet hiver, soit à la fin de la saison afin de se renforcer dans ce secteur, poursuit Jean-Michel Moutier, qui fut directeur sportif à la fin des années 1990 sous la présidence de Michel Denisot. "On a vu que, depuis 13 ans, on fait venir de grands joueurs mais cela manque de talent. Il y a beaucoup de choses à revoir, il faut que la direction se remette en question, notamment au niveau de la cellule de recrutement pour retrouver une équipe qui fasse peur à l’adversaire."
Résultat, Luis Enrique se retrouve sous pression avec seulement six victoires en 17 matches en Ligue des champions depuis son arrivée au PSG. Aucun entraineur n’a fait pire depuis le rachat du club parisien par le Qatar. Mais le technicien espagnol, qui assume ses choix, a prolongé son contrat jusqu’en 2027 et n’a pas démérité lors de sa première saison puisqu’il a remporté la Ligue 1 et la Coupe de France. Le PSG a également atteint en 2024 les demi-finales de la Ligue des champions.