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Matthieu Bock, édité par Pauline Rouquette , modifié à
Alors que la campagne de vaccination ralentit en France, une étude réalisée par des sociologues dresse le profil des phénomènes de rejet face aux vaccin contre le Covid-19. Parmi eux, les personnes les plus représentées sont les jeunes, les catégories sociales les plus modestes, et les femmes.

La campagne vaccinale s'essouffle. En deux semaines, le nombre de premières doses injectées en France a presque été divisé par deux, alors que le mouvement est inverse pour les secondes doses. Comment convaincre les indifférents ou les réticents, et d'ailleurs qui sont-ils ? Une étude réalisée en décembre 2020 par deux sociologues et mise en ligne sur MedRxiv (en attendant une publication dans une éventuelle revue scientifique) auprès d'un vaste échantillon de 85.000 personnes livre pour la première fois l'ampleur et le profil des phénomènes de rejet ou d'hésitation face aux vaccins anti-Covid. Un Français sur quatre environ serait particulièrement hésitant face à la vaccination.

Les plus modestes, les jeunes, et les femmes

Les personnes les plus méfiantes face au vaccin sont en réalité celles qui sont souvent les plus exposées, résume l'étude. Il s'agit, par exemple, des catégories sociales les plus modestes qui hésitent à se rendre dans les centres. Or, ce sont elles qui ont travaillé sans relâche pendant les différents confinements et qui occupent souvent des emplois nécessitant beaucoup de contacts humains.

Les jeunes sont eux aussi sur-représentés, même s'ils sont plus résistants face au virus. Le virus circule énormément parmi eux, car ils sont souvent moins enclins à respecter les gestes barrières. Les femmes sont également parmi les plus méfiants (27% se disent résolues à se faire vacciner), notamment en raison de la crainte de prendre un risque lors d'une éventuelle grossesse. Cette méfiance semble diminuer à partir de 45 ans.

L'étude a été transmise à Alain Fischer, le monsieur vaccin du gouvernement, qui a reconnu qu'une campagne pour inciter à se faire vacciner serait plus efficace si elle était ciblée en direction de ces populations plutôt qu'une seule campagne universelle, et qui a donc moins d'impact.