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Lionel Gougelot et Anne Le Gall, édité par Pauline Rouquette , modifié à
Alors que les Français s'apprêtent à partir en vacances, le ministre de la Santé a annoncé une mesure dérogatoire permettant de faciliter la prise de rendez-vous et éviter de ralentir le rythme de la vaccination. Mais les centres se heurtent aussi aux congés de leur propre personnel, et doivent anticiper un inévitable ralentissement de la cadence.

Les grandes vacances approchent et la question du ralentissement de la campagne de vaccination contre le coronavirus inquiète. Pour éviter un engorgement des centres sur les lieux touristiques, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé jeudi une mesure dérogatoire visant à faciliter la prise de rendez-vous pour une deuxième injection dans le même centre en période de vacances. Mais globalement, quelles sont les règles du jeu de la vaccination pour cet été, et comment s'organisent les centres ?

Deuxième injection sur son lieu de vacances

La règle, normalement, c'est de recevoir sa deuxième injection au même endroit que la première, 42 jours plus tard. Mais pour faciliter l'organisation des vacances, le délai entre les deux doses a été élargi cette semaine. Celui-ci peut désormais aller jusqu'à huit semaines pour les vaccins à ARN messager, et pour AstraZeneca, ce délai est de 12 semaines entre les deux doses. À chacun, donc, de faire ses calculs, soit pour faire ces deux injections avant de partir, soit pour placer ses vacances dans l'intervalle.

Mais exceptionnellement, il est malgré tout possible de faire la deuxième injection sur son lieu de vacances. Dans ce cas, il faut réserver son rendez-vous en amont, en centre, en pharmacie ou chez un médecin. Et surtout, ne pas oublier d'annuler le deuxième rendez vous initial.

Par ailleurs, les personnes qui ont déjà eu le Covid-19 n'ont besoin que d'une seule injection. Des tests sérologique rapides seront bientôt disponibles en centres de vaccination pour le vérifier. Si le résultat est positif, il n'y aura pas de deuxième rendez vous à prévoir cet été. On estime qu'entre 20 et 40% des Français sont concernés.

Gestion responsable des doses de vaccin

Malgré cette organisation, de nombreux centres vont nécessairement devoir ralentir le rythme. C'est notamment le cas dans la métropole lilloise. Europe 1 s'est rendu dans un centre de vaccination qui va ralentir la cadence des premières injections dès la semaine prochaine.

En juillet et en août, les personnels soignants seront moins disponibles pour la deuxième dose. De plus, un certain nombre de personnes qui recevront leur première dose dans les prochains jours risquent de ne pas assurer leur rendez-vous au cœur de l’été.

À cela s'ajoutent les congés des personnels vaccinateurs dont les effectifs seront réduits en juillet et août, ce qui va obliger le docteur Charni à ralentir la cadence des premières injections pour s'adapter au nombre de soignants disponibles pour les deuxièmes doses. "Malgré le fait qu'on ait mis les étudiants dans la boucle, tous ces soignants-là, ils ont des familles, ils ont des enfants... Bref, ils ont le droit de partir en vacances. Et par conséquent, on préfère anticiper : réduire un petit peu notre cadence, mais ne surtout pas l'arrêter", dit-il au micro d'Europe 1. "Au lieu de rester à 2.300 ou 2.500 patients pars semaine, nous allons passer de 1.600 à 1.800 patients."

Une décision à contre-courant du mouvement actuel, regrette Alexandra, l'une des infirmières. "C'est vrai que ralentir ça nous mine un peu. Je ne vais pas vous cacher que c'est vrai qu'on aurait préféré garder la même cadence et vacciner un maximum de personnes quel que soit l'âge", réagit-elle, alors que la vaccination va bientôt être ouverte à tout le monde. Une mesure toutefois nécessaire pour assurer une gestion responsable des doses de vaccins.