Très peu de professeurs devraient être vaccinés d'ici le retour des élèves dans les classes. 3:42
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Jonathan Grelier avec AFP , modifié à
Promise à la mi-avril, la vaccination des enseignants peine à se mettre en place en France. Invité samedi soir sur Europe 1, le président du Syndicat national des lycées et collèges a dénoncé "un mensonge d'Etat" sur cette vaccination. Pour lui, les conditions d'enseignement lors du retour des élèves en classe n'auront pas changé.
INTERVIEW

La colère monte parmi les enseignants concernant la vaccination contre le Covid-19, alors que le retour en classe va avoir lieu à partir du 26 avril pour les maternelles et les primaires et une semaine plus tard pour les collégiens et les lycéens. Promise à la mi-avril, cette vaccination semble de plus en plus difficile à se dessiner en France. En début de semaine, lors d'une intervention dans une classe virtuelle auprès d'élèves de troisième, Emmanuel Macron est resté vague sur ce point, indiquant seulement que les enseignants feraient partie des publics prioritaires quand la vaccination sera ouverte aux moins de 50 ans, c'est-à-dire à la mi-juin.

"Parfaitement stupide !"

Invité samedi d'Europe Soir, le président du Syndicat national des lycées et collèges Jean-Rémi Girard a dénoncé "un mensonge d'Etat" sur la vaccination des enseignants. "On a quand même fermé les écoles", s'indigne-t-il. "Et là, on le voit venir gros comme une maison, on va faire une réouverture dans des conditions strictement identiques aux conditions qu'on avait avant la fermeture." "La vaccination, c'était pour nous un élément essentiel de la reprise", poursuit-il, excédé. "Si on se retrouve à vacciner les enseignants avec la deuxième dose mi-juillet, vous comprenez bien qu'en termes de calendrier, c'est parfaitement stupide !"

Pour Jean-Rémi Girard, ne pas utiliser les semaines de vacances scolaires pour vacciner les professeurs est donc incompréhensible. "On demande une priorité vaccinale pour les personnels de l'Education nationale au contact du public depuis janvier", se désole-t-il. "C'est quelque chose qui figurait dans la stratégie de la Haute Autorité de santé en novembre dernier. C'est quelque chose qui avait été annoncé par le ministère de l'Education nationale et à partir de là, ça a été le grand n'importe quoi."

"C'est ridicule comme chiffre"

Samedi matin, le Premier ministre Jean Castex, en déplacement dans un centre de vaccination à Lyon, a de son côté confirmé que la campagne vaccinale commencerait "à partir de la semaine prochaine" pour les enseignants de plus de 50 ans au contact d'enfants handicapés. "Il faut savoir que les enfants handicapés sont scolarisés à 84% en milieu ordinaire, c'est-à-dire dans les écoles, les collèges et les lycées ordinaires", lui répond Jean-Rémi Girard.

"Donc nous, on a cru comprendre que ce que voulait dire Jean Castex (...) c'est qu'on était sur les enseignants qui travaillent dans des établissements spécialisés, médico-éducatifs, médico-sociaux et hospitaliers. Dans ce cas-là, on est sur quelque chose de l'ordre de 20.000 enseignants spécialisés." Et poursuit-il, "avec les accompagnants d'élèves en situation de handicap, on doit monter à 30.000. Vous dire combien ont plus de 50 ans là-dedans, je n'en ai absolument aucune idée. C'est très, très peu. C'est ridicule comme chiffre."